18 Décembre 2016
La majorité Les Républicains et l'opposition Front National à la région Paca ont voté ensemble une série de mesures en faveur des harkis et de leurs familles, avant de se déchirer, s'accusant mutuellement d'instrumentaliser la mémoire des rapatriés d'Algérie.
Thibaut de la Tocnaye élu FN a lancé "enfoirés de gaullistes" en s'adressant aux élus Les Républicains
Le président de la région, Christian Estrosi (LR), a suspendu la séance peu avant 12 H 30, après de vifs échanges avec les élus d'extrême droite, qui sont les seuls représentants de l'opposition dans l'institution depuis les élections de décembre 2015. De vifs échanges survenus lors du vote d'une série de mesures en faveur des harkis et de leurs familles.
Thibaut de la Tocnaye, élu FN, a crié "enfoirés de gaullistes !" lors d'une intervention de Christian Estrosi, qui lui a lancé qu'il aurait "à en répondre devant des instances judiciaires". Thibaut de la Tocnaye, dont le père, Alain, était membre de l'OAS et impliqué dans l'attentat du Petit-Clamart contre Charles de Gaulle, a présenté ses excuses pour "des propos un peu outranciers", à la reprise de la séance.
Des mesures en faveur des harkis :
L'examen des mesures en faveur des harkis, les Algériens engagés aux côtés de l'armée française pendant la guerre d'indépendance, avait commencé dans l'unanimité, dans une région qui accueille l'une des plus importantes communautés de rapatriés d'Algérie. Elus Les Républicains et Front National ont entériné la mise en place d'un "travail ethnographique" de récolte de témoignages et de souvenirs, un inventaire de "sites emblématiques" qui doivent être conservés, et des aides à l'emploi. Un "contingent d'emplois dans les lycées", gérés par le conseil régional, sera réservé aux enfants de harkis, qui pourront y accéder sans concours ni condition d'âge, une mesure rendue possible par une loi de 2008.
Le FN défend le rôle "positif" de la France en Algérie :
Mais le débat s'est enflammé autour d'un amendement FN qui visait, selon le conseiller régional FN Philippe Vardon, à ce que les études que va lancer la région "affirment le rôle positif de la présence française en Algérie tout autant que la reconnaissance de la France à l'égard des forces supplétives et assimilées pendant les opérations de maintien de l'ordre en Algérie", c'est-à-dire la guerre d'Algérie.
La majorité Les Républicains a refusé de voter l'amendement, qui relève selon Christian Estrosi de la compétence de l'Assemblée nationale, et non de la région.
Un harki, "personne n'a le droit de l'instrumentaliser, il est libre de voter pour qui il veut, de choisir la voie idéologique qu'il veut, parce qu'il a fait le choix de verser l'impôt du sang", a-t-il lancé aux élus du Front National.
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