Abd El Kader MOKHTARI réagit à l'article de Madame Fatima BESNACI-Lancou

Ne tirons pas sur l'ambulance !

Mais quelle mouche a piqué Fatima Besnaci-Lancou ? Notre historienne défraie la chronique après avoir accordé une interview au journal algérien El Watan où elle explique ses derniers travaux sur les centres d'internement mis en place par la France, durant la guerre d'Algérie, entre 1955 et 1962.

En essayant de comprendre les motivations de Madame Besnaci, on constate, d'abord, que ses recherches sur les archives du CICR à Genève ont commencé, il y a quelques années ; cela lui avait permis de mettre un peu plus en lumière les exactions du FLN et les conditions endurées par les Harkis emprisonnés après l'indépendance.

Ce nouveau mémoire réalisé sous la direction de Benjamin Stora et Olivier Dard qui n'est pas vraiment un spécialiste de la Guerre d'Algérie (pour ma part, je ne le connaissais pas...) est donc dans la continuité des études menées depuis 2012 auprès du CICR.

Il faut bien comprendre qu'il vaut mieux pour "l'étudiant" qui soutient une thèse qu'il ait un sujet original (ou à contre-courant) pour que son mémoire ait plus de chances de trouver l'approbation du grand jury.

Quel intérêt pour le "corpus universitaire" qu'on lui présente un travail de recherches historiques si cela n'apporte rien de nouveau au débat ?

Je suis de ton avis, Mohamed, quand tu affirmes que les compétences en histoire de Madame Besnaci devraient être mises au profit des Harkis et leurs familles, qui sont sa communauté de destin.

Mais tu sais bien, comme moi, que, dans ce milieu, il faut toujours veiller à être politiquement correct et là, nous n'avons pas que Madame Besnaci qui excelle dans ce domaine... Il est difficile d'occuper certains postes et d'être, en même temps, un militant qui n'a de compte à rendre à personne...

Loin de moi l'idée de me faire l'avocat de Madame Besnaci, mais je pense que son attitude n'est qu'une suite de maladresses et d'erreurs dues, notamment, à l'influence de ses maîtres à penser...

En témoigne cette interview à un journal algérien. Quand nous savons que la presse algérienne n'a aucune indépendance et que ces journalistes ne remettront jamais en cause l'histoire officielle de la guerre d'Algérie, est-il judicieux de s'exprimer dans ces médias ?

Madame Besnaci n'aurait jamais du répondre aux sollicitations d'El Watan surtout dans le contexte actuel où nous nous battons tous pour une véritable reconnaissance et une réparation équitable. Les algériens qui ont été emprisonnés et maltraités par l'armée française et qui ont peut-être participé aux tueries de masse contre les Harkis se retrouvent, aujourd'hui, dans le rôle des victimes !

Madame Besnaci aurait été plus inspirée de traiter un autre sujet très méconnu, celui de nos Justes dont le Dr Steinmetz, ancien délégué du CICR, qui a tant fait pour les Harkis (sujet sûrement moins porteur...).

Ceci dit, même si les propos de Madame Besnaci peuvent être interprétés comme relevant de la provocation, continuons à dialoguer, comme tu le proposes, Mohamed, et évitons les anathèmes et les propos insultants que l'on peut voir sur d'autres sites ou "forums de discussion" qui s'apparentent beaucoup plus au Tribunal des flagrants délires !

Pour ma part, j'éviterai toujours les réactions impulsives qui mènent à des comportements outrageants.

Je considère également que nous ne devons pas porter atteinte à la dignité de nos familles : les enfants de Madame Besnaci doivent être très peinés de voir leur mère traitée de la sorte.

Respectons-nous car nous avons tous été éprouvés

et n'ayons pas peur de la controverse.

Abd El Kader MOKHTARI

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