Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Restitution des biens des colons et retour des harkis: quand Paris fait pression sur Alger

 

L’Organisation Nationale des Moudjahidine Algériens (ONM) a dénoncé dans un communiqué daté du 10 juillet les demandes françaises concernant la restitution des biens des colons et le retour des harkis en Algérie. L’ONM a considéré que ces dossiers sont clos et ne peuvent servir de «moyens de pression sur l’État algérien».

 

La très anticolonialiste Organisation Nationale des Moudjahidine Algériens est très remontée contre la France. En substance, si la France pense pouvoir faire pression sur l'État algérien, pour qu'il accepte ses desseins au Sahel, ou sur la question de créer des camps de migrants sur son sol, en brandissant la menace de la restitution des prétendus biens des colons et des pieds noirs en Algérie et le retour des harkis, qu'elle sache que c'est une cause perdue. C'est en tout cas le point de vue exprimé par l'ONM par voie de communiqué le 10 juillet selon l'Algérie Presse Service (APS).

La question de la restitution des prétendus biens des colons et des pieds noirs, ce que réclamerait la France, «ne pourrait en aucun cas servir de moyen de pression et de chantage, eu égard aux grands sacrifices consentis par le peuple algérien durant la révolution», a indiqué le communiqué de l'ONM. Tous ces biens qui sont évoqués par la partie française «ont été spoliés de leurs propriétaires légitimes par la force et en vertu de lois iniques, a-t-il ajouté.

Tout en rappelant que le droit international «n'approuve pas la spoliation comme outil de confirmation du droit de propriété, aussi bien pour les individus que pour les États», l'Organisation des anciens combattants algériens a souligné que l'État algérien a classé ce dossier après l'avoir traité via la mise en place d'un système juridique «qui a consacré le droit du peuple algérien à la restitution de ses biens spoliés, conformément à la légalité internationale».

 

Concernant le retour des Harkis en Algérie, le communiqué de l'ONM est catégorique: «Le dossier des harkis a été clos définitivement pour l'État algérien et, par conséquent, il ne fera en aucun cas l'objet de chantage. C'est une question qui concerne la France seule et n'a aucune relation avec notre État.» A ce titre, l'organisation algérienne a relevé la position des autorités françaises à l'égard des citoyens français qui ont choisi de collaborer avec les nazis lors de l'occupation de la France. «Bien que plus de 70 ans sont passés, ils continuent à faire l'objet de poursuite et de sanctions outre leur privation de leurs droits civils», a indiqué le communiqué.

En conclusion l'ONM a dénoncé le fait que certains responsables français «sont toujours nostalgiques de "l'Algérie française" au point de revendiquer des droits illégitimes sur lesquels l'histoire à dores et déjà tranché».

«Le gouvernement Français n'a pas abandonné la question des harkis», a déclaré, le 7 juillet, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaire étrangères, répondant au député de la majorité présidentielle, Damien Adam, qui l'avait interrogé, au mois de mai, sur le droit des harkis à «retourner dans leurs pays, l'Algérie», selon le média électronique Algérie Monde Info dans son édition du 8 juillet. «Le dossier est toujours au centre de discussions avec les autorités algériennes et le gouvernement français ne l'a pas abandonné. Il fera son mieux pour résoudre cette question est permettre de préserver le droit des harkis à retourner dans leurs pays», a-t-il ajouté.

 

Les propos du chef de la diplomatie française, ainsi que cette question de la restitution de biens des colons, se tiennent à l'opposé des déclarations du candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron, le 15 février 2017, à Alger, dans un entretien avec le quotidien algérien Echorourk News où il a évoqué la colonisation. «C'est un crime. C'est un crime contre l'humanité. C'est une vraie barbarie, et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes», a déclaré le candidat. «En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé, et je ne regrette pas cela parce qu'il y a une jolie formule qui vaut pour l'Algérie: la France a installé les Droits de l'Homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire», a-t-il ajouté.

La crise migratoire qui s'est déclenchée dans la région du Sahel après l'intervention de l'Otan en Libye, est perçue par les autorités algériennes comme un problème de sécurité nationale. Malgré des demandes incessantes de la part de certains pays pour intervenir militairement dans la région du Sahel, l'Algérie a toujours opposé une fin de non-recevoir.

La France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, et depuis un certain temps les pays du Golfe, selon des sources citées par Le Soir d'Algérie, dans son édition du 4 avril 2018, seraient les pays qui essayent «de faire changer d'avis aux Algériens sur leur position de non intervention au Sahel». Selon elles, certains pays, qu'elles n'ont pas nommés, «ont proposé carrément à l'Algérie de lui fournir tout le matériel militaire, toute la logistique nécessaire pour intervenir mais celle-ci a toujours refusé». C'est un principe net inscrit dans la politique algérienne de défense depuis la charte de 1976, ont affirmé les mêmes sources.

Actuellement, une force militaire africaine, le G5 Sahel (G5S), à laquelle participe le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie, s'est constituée sous les auspices de la France dans le but de lutter contre le terrorisme dans cette région, en renfort des forces françaises et américaines déjà déployées à cet effet au sein de cet espace géographique. L'Arabie saoudite a de son côté promis de participer au financement du G5S.

L'Algérie, qui s'était opposée à l'intervention occidentale en Libye, a décliné l'invitation de rejoindre le G5 Sahel et refuse catégoriquement d'engager son armée au-delà de ses propres frontières. Alger a aussi refusé d'installer des camps de migrants, au profit de l'Europe, sur son territoire.

11/07/2018

 Cliquez sur l'

- Les commentaires, qui ne sont pas accompagnés d'adresses Email valide... ne sont pas retenus -

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
On parle de la restitution des biens des colons mais qu'en est-il des biens des Harkis ?<br /> Si on me rétorque " les Harkis n'avaient pas de biens " , je m'autoriserais alors à penser que les colons leur avaient tout pris !
Répondre
1
le gouvernement ne peut pas faire pression sur l algerie<br /> le peuple algerien est trop fier<br /> les harkis qui veulent revenir la bas peuvent je connais pal mal de harkis sui sont partis au bled et ils sont toujours vivant mais sont ils vraiment harkis j en doute mais j ai fais mon choix mon pays c est la france il faut se poser la question pourquoi viennent t ils en france
Répondre
H
Bonjour Mr Guy<br /> <br /> Je rajouterai juste une chose concernant les actuels pilleurs des ressources naturelles de l'Algérie que sont ces voyous du FLN .<br /> Peut être certains le savent-ils , mais je voudrais ici rappeller que l'actuel "président algérien sous perfusion " est le plus grand escroc que l'Algérie n'est connu .<br /> Lorqu'il était Ministre des affaires étrangères sous le gou vernement de Boumédiene , entre 1963 et 1979 , ce monsieur n'a rien trouvé de mieux que de détourner des reliquats d'ambassades algeriennes et de les placer dans les banques Suisses ( l'équivalent de plusieurs centaines de millions d'euros ) et lorsque la cour des comptes algerienne a commencé a s'interesser a ces detournements via la "justice" algerienne , il s'est éxilé plusieurs années en Suisse attendant que le Président de l'époque , Chadli , lui promette qu'il pouvait rentrer en Algérie en toute quiétude , sa famille et lui même , il lui offrit même une gigantesque villa de 22 chambres située sur les hauteurs d'Alger , endroit oú sont concentrés tous les crabes du FLN ( quelques années plus tard , lors d'une interview televisee egyptienne , Bouteflika insulta Chadli d'âne , quelle ingratitude !<br /> Boumédienne est mort à l'âge de 47 ans , en ne laissant pas un sou a sa veuve , étrange tout de même ?<br /> Le pauvre Boudiaf , n'a-t-il pas été assassiné car il venait de lancer de grandes enquêtes sur la corruption en Algérie , pays classé 155 ème sur 157 ?<br /> Cela n'a pas empêché Bouteflika de devenir ensuite Président pour mieux continuer a se servir .<br /> Pauvre peuple Algérien , décidément tu resteras éternellement sous le joug d'un colon à l'autre !
G
Bonjour Harkis 62.<br /> <br /> Vous avez raison, les Harkis aussi avaient des biens, terres et maisons. Ils étaient très nombreux à être "Fellahs " Le problème a été de prouver d'une : ce qu'ils possédaient car "ils" étaient soumis au droit coutumier -pas de documents ou peu- et de deux, au vu des conditions de leur départ précipité et c'est peu dire, la plupart n'ont pas pu prendre quelque justificatif que ce soit. <br /> En fait, cela a bien arrangé le gouvernement Français qui avait sur le dos les dossiers des rapatriés européens qui, il faut aussi dire avaient les documents prouvant leur possession en Algérie ou certains ont pu les faire rapatrier par le biais des services notariés.<br /> Pour ce qui est des terres. possédées par les populations d'Algérie, à ma connaissance, sur 13 millions de terre cultivables, 75% étaient la propriété des Musulmans. Ce sont eux qui possédaient 90% des ovins (5 Millions) et caprins (3 millions) <br /> Il y avait 200.000 Hectares de terres irriguées. <br /> Ces chiffres datent de 1950.<br /> Pour vous dire qu'il fallait bel et bien prouver ce que nous possédions, mon père qui avait 300 hectares dont 100 irrigables n'a pu le prouver lors de notre retour et c'est plus tard avec le maire Algérien de notre village qui avait trouvé des documents attestant ce fait que nous avons pu avoir un rappel. Les terres de l'atlas vers Batna n'étaient pas très fertiles sans eau, nous avons eu après guerre 39/45 7 ans sans presque de récolte.<br /> Pour ce qui est de la circulation des personnes. Il est quand même ahurissant de constater que les dirigeants Algériens puissent parler de DROIT? Alors que dès le soit disant accords d'Evian ils ont foulé au pied toutes les résolutions et cela continue de nos jours avec le pillage des ressources de ce pays. <br /> Cela les amuse de souffler le chaud et le froid car ils savent que nous plions sous leurs demandes et notamment pour les visas d'Algériens qui sont en hausse constante.<br /> <br /> Voila cher compatriote, je vous souhaite bonne continuation et ayons une pensée pur ces anciens tel Mr Sadouni Brahim qui ne peuvent encore, avant de nous quitter, retourner une dernière fois sur leur terre natale.<br /> <br /> Harkamicalement.