11 Juillet 2018
Réaction de Brahim Sadouni suite au Retour des Harkis en Algérie.
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Ci-joint la copie de ma lettre que j’ai adressée
aux Députés en Octobre 2017:
Brahim Sadouni
Rouen le 24/10/ 2017
A
Monsieur le Député Damien Adam, -Monsieur le Député Guy Teissier, Monsieur le Député Éric Ciotti :
Monsieur le Député,
Je souhaite attirer votre attention sur la libre circulation entre la France et l’Algérie pour nous autres harkis, cela me concerne directement.
Voilà bientôt 54 ans que je n’ai pas revu ni ma famille ni mon pays !
Pour information : En 1975, je suis retourné en Algérie et la douane algérienne m’avait refoulée.
En 2005, Pierre Albertini maire de Rouen, avait sollicité ma présence en tant qu’élu parmi les autres collègues qui devaient se rendre en Algérie pour un éventuel jumelage entre la ville de Rouen et la ville de Batna dans les Aurès (Algérie).
Mais, le consulat d’Algérie de l’époque avait refusé que je sois intégré à cette délégation, prétextant à Monsieur le maire que j’étais (persona non grata) ! Vu mon passé de harkis !
Concernant ma personne, j’avais servi dans les harkis à l’âge de 17 ans, j'étais encore mineur ! Mais, pour le consulat d’Algérie, je devais quand même demander pardon à l’Algérie pour avoir servi le colonialisme français. Ce n’est que sous cette condition que je pourrais obtenir un visa pour aller revoir ma famille et mon pays. J’avais refusé de me plier à cette humiliation inacceptable et inhumaine !
Refusant également ce choix sélectif, Monsieur Albertini avait tout simplement annulé ce jumelage.
En 2012, je souhaitais retourner pour être présent à l’enterrement de mon frère décédé à l’âge de 61 ans que je n’avais pas revu depuis 1964. Là aussi, j’ai dû essuyer un rejet catégorique de la part du consulat pour avoir un visa.
Donc voilà où nous en sommes aujourd’hui !
Malgré mes écrits au président Sarkozy et au président Hollande, je n’avais jamais eu de réponse favorable de leur part pour dénouer la situation qui dure maintenant depuis 54 années.
Je suis arrivé en France au mois février, j’avais 21 ans, aujourd’hui je suis âgé de 75 ans et je ne comprends toujours pas cet acharnement violent et cruel ! Comment peut-on continuer à punir des gens victimes d’une guerre qu'ils n'ont pas choisis malgré toutes ses conséquences ?
Monsieur le député, pouvez-vous intervenir auprès du gouvernement pour dénoncer cette injustice infâme ?
Pouvez-vous dénoncer ce mépris abominable que subissent des citoyens français ? Pouvez-vous aussi dénoncer le silence observé par nos politiques depuis des décennies ?
Ce qui me choque c’est de voir les autorités algériennes continuer à s’acharner en nous refusant le droit de retourner dans notre pays d'origine pour revoir nos familles restées là-bas et cela se fait uniquement dans un esprit de vengeance !
Pourtant la France n’a jamais refusé un visa à un algérien par ce qu’il avait servi dans les rangs du FLN ! Pourquoi y a-t-il deux poids et deux mesures ?
Il me semble que la guerre est bien finie depuis bien longtemps et qu’il faut tourner la page définitivement.
Dans l’attente de vous lire, je reste à votre disposition au cas où vous souhaiteriez avoir davantage de renseignements me concernant.
J’espère avoir attiré votre attention et vous prie, Monsieur le Député, d’accepter mon amitié et mon respect à vous et à votre fonction.
Brahim Sadouni.
PS : J’espère que nos politiques finiront par comprendre que leur silence est une faiblesse face à ceux qui n’ont jamais cessé d’avoir de la haine. S’ils ne sont pas capables d’emmener l’humanité au Paradis, peut-être pourront-ils lui éviter au moins l’enfer.
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