6 Octobre 2019
- Camps de harkis : relégation ou internement ? Le cas des familles au camp de Rivesaltes, 1962-1964 -
Carte blanche aux éditions Loubatières
Au lendemain de la signature des Accords d’Évian, le 18 mars 1962, des harkis et leurs familles font l’objet de violences de la part de membres du Front de Libération Nationale (FLN). Dès l’indépendance de l’Algérie, le 3 juillet 1962, la situation s’aggrave.
Des dizaines de milliers d’entre eux sont tués, d’autres milliers sont emprisonnés, quand presque tous les autres sont mis au ban de la société. Il est reproché aux hommes leur « engagement » sous le drapeau français.
Par ordonnance française du 21 juillet 1962, ils perdent leur nationalité française.
Entre juin 1962 et fin 1963, malgré les mesures prises par les autorités françaises pour les maintenir dans l’Algérie indépendante, environ 90 000 personnes (hommes, femmes et enfants) traverseront la Méditerranée pour se réfugier en France.
Accueillis par des militaires français, près de 43 000 vont transiter par des camps en Algérie, puis par ceux implantés en France. Ces familles seront traitées en « réfugiés » à surveiller et non en « rapatriés » comme les Européens qui, eux aussi, ont dû quitter l’Algérie. Autour de 22 000 personnes – soit plus de la moitié – seront reléguées dans le camp de Rivesaltes.
Ce chiffre fait de Rivesaltes le lieu le plus emblématique dans l’histoire de l’exil des familles de harkis.
Fatima Besnaci-Lancou, qui a elle-même transité par ce camp avec sa famille, a réuni dix-sept tranches de vie comme autant de témoignages qui illustrent la tragédie des familles de harkis à la fin de la guerre d’Algérie.
Onze femmes et six hommes partagent l’expérience d’une vie de souffrances dans ce camp pour y avoir été relégués, entre quelques mois et deux ans.
Ouvrage de référence : Harkis au camp de Rivesaltes. La relégation des familles, septembre 1962 – décembre 1964, Éditions Loubatières – Mémorial du camp de Rivesaltes, collection « Récits et témoignages » sous la direction scientifique de Denis Peschanski, juin 2019.
Docteur en histoire contemporaine et essayiste
Harkis au camp de Rivesaltes
La relégation des familles
Septembre 1962-Décembre 1964
"Le camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, a été un camp d'internement et de relégation utilisé à partir de la fin des années 1930 jusqu'aux années 1960.
Dans le cadre de la collection " Récits et témoignages" du Mémorial du camp de Rivesaltes, Fatima Besnaci-Lancou, historienne et essayiste, a rassemblé dix-sept témoignages relatant les conditions dans lesquelles des familles de harkis ont été internées dans le camp à partir de l'été 1962. L'auteure, elle-même alors enfant, y fut internée.
A travers les parcours de ces hommes et de ces femmes, c'est tout un pan de l'histoire entre l'Algérie et la France qui s'incarne au fil des récits.
En co-édition avec le Mémorial du camp de Rivesaltes, collection " Récits et témoignages ", sous la direction scientifique de Denis Peschanski, historien." Il s'agit d'une co-édition entre les éditions Loubatières et le Mémorial du camp de Rivesaltes.
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