27 Novembre 2019
Pressions et menaces ont débouché à l'annulation de la projection. THIERRY DUMAS
Des associations et partis politiques réagissent dans un communiqué aux pressions exercées par des descendants de Harkis, samedi. Ils demandent aussi
« que la liberté d’expression soit garantie dans les cinémas et les espaces culturels »
« Non à l’atteinte à la liberté d’expression dont ont été victimes la réalisatrice Fatima Sissani et le cinéma Utopie de Sainte-Livrade. »
Tel est le titre du communiqué adressé à noter rédaction suite aux événements survenus samedi à Sainte-Livrade et qui ont contribué à l’annulation de la projection du film de Fatima Sissani :
" Nous, associations et organisations, sous-signées, dénonçons la grave atteinte à la liberté d’expression qu’ont subi ce samedi 23 novembre la réalisatrice Fatima Sissani et le cinéma Utopie de Sainte-Livrade.
Le cinéma avait programmé le film documentaire « Résistantes, Tes cheveux démêlés cachent une guerre de 7 ans », de la réalisatrice indépendante Fatima Sissani qui présente les portraits croisés de trois femmes engagées dans la lutte de libération du peuple algérien à la fin des années 50 et au début des années 60.
Témoignage historique
Avec clarté et pudeur, ces femmes racontent l’Algérie coloniale, la ségrégation, le racisme, l’antisémitisme, la prison, la torture, les solidarités, la liberté… pour lancer un appel à la paix.
Cet admirable témoignage historique a été diffusé dans une centaine de salles et dans une dizaine de festivals. Sans aucun problème.
Mais à Sainte-Livrade, cela n’a pas été possible à cause d’une poignée d’individus se prétendant représentatifs de la communauté harkie et dénonçant un film insultant les Harkis et la présence d’une supposée représentante du FLN.
Des menaces
Ils ont pu exprimer publiquement leur souhait d’empêcher la projection du film et le débat avec la réalisatrice qui devait s’en suivre, allant jusqu’à menacer de mettre le feu au cinéma. Cela, alors que le documentaire Résistantes n’évoque à aucun moment les Harkis et que la réalisatrice totalement indépendante ne représente en rien le FLN.
Ces individus ne connaissaient pas le contenu du film mais cela leur importait peu. Même la cause harkie ne semblait pas les préoccuper car pour eux les femmes témoignant dans le film n’étaient pas des « résistantes » mais des « terroristes » et ils ont piétiné le drapeau algérien devant le cinéma, montrant ainsi qu’ils étaient plutôt animés par un soutien à l’OAS et à l’Algérie française.
En conséquence, Fatima Sissani ne se sentant pas en sécurité a préféré annuler sa venue. Le cinéma Utopie, suite à l’agression de l’un de ses responsables par un des individus qui manifestaient devant le cinéma, a dû annuler le projection.
Demande des poursuites
Nous demandons que des poursuites soient engagées contre ces individus et que la liberté d’expression soit garantie dans les cinémas et les espaces culturels.
Nous tenons à reconnaître la souffrance des Harkis victimes comme l’ensemble du peuple algérien de la politique coloniale de l’Etat français et qui ont été les oubliés de l’histoire après 1962."
Les signataires en Lot-et-Garonne :
L’association L’écran livradais-Cinéma L’Utopie,
Cinéma Les Montreurs d’Images,
Les Porteurs d’ID,
Repères, la revue Ancrage,
Atel4,
Solidarité Réseau d’éducation sans frontières 47,
Attac Villeneuve-sur-Lot,
Ligue des droits de l’Homme de Villeneuve-sur-Lot,
le MRAP,
Palestine 47 ;
Les Insoumis 47,
le NPA 47,
Europe-Écologie-Les-Verts 47 ;
PCF 47 ;
PS 47.
Et dans les autres départements :
Les AOC de l’égalité en Nouvelle Aquitaine (collectifs d’associations) ;
La courte échelle. ed Transit ;
Hendaia Film Festival ;
Syndicat des quartiers populaires de Marseille ;
Approche culture et territoire ;
24images ;
Mémoire en marche ;
360° et même plus (collectif de cinéastes).
26/11/2019
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