6 Décembre 2019
Jean-Claude Veniel. Archives "Sud Ouest"
Le film sera projeté en février, en même temps, dans les neuf cinémas indépendants du département
« On veut hurler notre indépendance ». C’est par cette formule que Jean-Claude Véniel, président de l’association Ecrans 47, qui regroupe les neuf cinémas classés Art et Essai du département, a justifié son communiqué de presse envoyé ce lundi matin.
Dans celui-ci, il annonce que le film « Résistantes » de Fatima Sissani , qui n’avait pu être projeté samedi 23 novembre à l’Utopie à Sainte-Livrade à cause de la forte mobilisation harkie, sera diffusé simultanément d’ici quelques semaines dans ces neuf cinémas indépendants de Tonneins, Aiguillon, Marmande, Casteljaloux, Nérac, Agen, Monsempron-Libos, Castillonnès et enfin Sainte-Livrade.
« Même l’Utopie n’a pas hésité. Et en choisissant une date assez éloignée – a priori début février – on espère que les choses s’apaiseront un peu. »
Les paragraphes de son communiqué vont largement dans ce sens : "Il ne peut y avoir de compétition dans la douleur et l’horreur des examens perpétrés en temps de guerre… Sans la capacité à regarder en face notre histoire commune à nous tous, descendants, soit des bourreaux, soit des victimes, ces faits restent des cancers, nourris par certains dans l’intérêt de nous diviser. Cinquante ans après, cette histoire ''qui ne passe pas’' doit pouvoir être analysée, vue, entendue, racontée par les derniers témoins, quels qu’il soient. Chacun a sa place pour en débattre avec respect et dignité. La culture historique, le dialogue, les œuvres témoignages, ne peuvent que nous aider à atteindre ses buts. En aucun lieu, sur aucun sujet, l’entrave, la menace, la violence verbale ou physique, n’a jamais apporté la paix et la vérité. »
Autre élément d’apaisement espéré, le film « Le Harki » de Philippe Faucon, l’une des rares œuvres possédant le prisme de cette communauté maltraitée, sera également projeté dans ces salles avant le film « Les Résistantes ».
Malgré ces précautions, le risque de jeter de l’huile sur le feu existe bel et bien. « On verra, réagit Jean-Claude Véniel. Mais nous ne voulons pas plier devant ces faits. On l’a encore vu à Poitiers où, sous la pression, le film de Roman Polanski ''J’accuse’' a dû être retiré… Alors qu’il constitue en soi un très beau film.
02/12/2019
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