7 Novembre 2020
Un officier au parcours sans faute qui n’a jamais oublié son année à Oued Berd en Algérie qui lui a permis de nouer des liens solides avec des familles de Harkis. Celles de Dreux lui doivent beaucoup.
Le général Maurice Faivre est parti, en fin de semaine. Mort en toute discrétion à Paris où il demeurait, dans le XVIe arrondissement avec son épouse Monique. Mort comme il avait vécu dans l’ombre et la dignité.
La dernière fois qu’on a vu publiquement, à Dreux, le général Maurice Faivre, c’était le 25 septembre 2017, au pied du monument aux Morts, en civil, très droit aux côtés des responsables des associations de Harkis. Toujours fidèle à ces familles drouaises dont beaucoup ont eu la vie sauve, dont beaucoup sont arrivées en 1964 à Dreux, par la grâce de celui qui était alors le commandant Maurice Faivre.
Il construit aussi des écoles dans les villages kabyles
Né le 19 mars 1926, à Morteau, dans le Doubs, il a choisi de faire carrière dans l’armée. C’est en 1960 que son histoire avec l’Algérie commence. Il arrive comme jeune capitaine des Dragons-parachutistes dans la région de Oued Berd dans le département de Sétif. S’il commence par y construire une troisième caserne pour assurer la sécurité des villages, il construit aussi des écoles dans les trois villages dont il a la responsabilité et son épouse infirmière soigne les villageois.
« Un an après, les Dragons sont remplacés par l’Infanterie de Marine. Il est muté à Alger mais quitte à regret cette région qu’il n’oubliera jamais », raconte Kaci Bouchaïb, un ami très proche de Maurice Faivre.
La fin de la guerre d’Algérie arrive. Le capitaine devenu commandant est appelé en Allemagne, à Baden-Baden. Mais l’histoire le rattrape quand les premiers Harkis arrivent à Choisy-le-Roi et mentionnent tous qu’ils ont été sous les ordres du capitaine Faivre. L’armée l’appelle et lui donne carte blanche pour s’occuper de l’accueil des Harkis.
Le général Faivre aux Rochelles. Photo d'archives Emmanuel Campion
Il se démène : fait rapatrier les familles en France, trouve des logements. Il se tourne notamment vers la *Sonocotra qui fait construire un ensemble de logements sociaux à Dreux pour accueillir les familles de Harkis. C’est le célèbre 14 du Murger-Bardin où ont grandi bon nombre des grandes familles drouaises d’origine harkie.
Il n’a jamais abandonné les Harkis de Dreux
Les pères ont vieilli, les enfants ont grandi, les familles kabyles ont fait leur place avec plus ou moins de bonheur à Dreux. Le général Faivre ne les a jamais abandonnés. Il est intervenu pour sortir certains d’un mauvais pas, donner un coup de pouce professionnel à d’autres.
Il ne manquait jamais une cérémonie du 25 septembre, à Dreux. Avec ce général qui a été décoré de la Légion d’honneur à titre militaire par le commandant des Armées, il y a quatre ans, c’est un peu de l’histoire de Dreux qui s’en va.
Obsèques. Une cérémonie en son honneur aura lieu, dans la cour de l’École militaire à Paris. Ses obsèques auront lieu à Morteau, lundi 9 novembre, à 14 heures, dans l’intimité.
*Société Nationale de Construction de logements pour les Travailleurs Algériens.
07/11/2020
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