24 Septembre 2021
Surenchère, récupération : les "lois mémorielles" ont mauvaise presse. Mais on oublie parfois la violence visqueuse à laquelle elles avaient d'abord pour but de s'atteler. Retour sur un contexte alors qu’Emmanuel Macron a demandé "pardon" aux harkis abandonnés par la France après la guerre d’Algérie
Des combattants et des chasseurs alpins en opération, en 1959, durant la Guerre d'Algérie.• Crédits : Jean-Louis Swiners - Getty
En demandant “pardon” aux harkis, Emmanuel Macron a annoncé une loi “de reconnaissance et de réparation”, ce lundi 20 septembre. Le chef de l’Etat a précisé qu’il s’agissait là de "franchir un nouveau pas" dans la "reconnaissance" de l’"abandon" des harkis par la France. De se saisir d’un silence au nom de l’Etat, et depuis l’Etat, donc - et le Président de la République a plusieurs fois mis en avant la mémoire contre l'oubli, prononçant à diverses reprises :
Et nous n’oublierons pas.
Car ce n’est pas seulement “une dette” qui est en jeu, même si ce terme, aussi, figure dans ce discours très attendu par les associations. C’est également une mémoire. Et cette loi, qui devrait être votée d’ici la fin de la session parlementaire, en 2022, s'inscrit parmi ces textes qu’on a pris l’habitude d’appeler “lois mémorielles” en France. En fait, une expression plus souvent péjorative qu’autre chose.
Cette photo fait partie d'une série qu'on doit à Jean-Louis Swiners, pour Gamma-Rapho auprès d'un groupe de harkis enrôlés avec l'armée française durant la Guerre d'Algérie, entre 1954 et 1962.• Crédits : Jean-Louis Swiners - Getty
A la croisée de l’histoire, de la politique et du droit, ces lois mémorielles remontent aux années 1990. Et notamment à ce qui est resté comme “la loi Gayssot”, qui créait le délit de négationnisme du génocide des juifs (en 1990). Il s'agissait alors de préciser, en toutes lettres et dans une loi sur la liberté de la presse, que non, il n'est pas légal de tenir des propos discriminatoires fondés sur l'appartenance ethnique, raciale ou religieuse. A l'époque, un ancien dignitaire de Vichy pouvait encore ruser sur la sémantique en proférant dans un hebdomadaire en kiosque qu'à Auschwitz on n'avait guère gazé que "des poux" (en 1978) ; et un cinéaste, évoquer "le prétendu génocide" de la Shoah comme un mélo tire-larmes, dans un autre magazine (en 1989).
Très tôt, ces lois ont été accusées de “légiférer sur l’histoire”, d’instrumentaliser le passé à des fins politiques et/ou électorales, ou de statuer sur la mémoire en hiérarchisant des traumatismes plus ou moins dignes d’être reconnus. Trente ans plus tard, ces textes qui ont en commun de dire l'histoire, mais pas de valeur constitutionnelle particulière par exemple, recouvrent des enjeux différents. On peut citer, avec le portail officiel du service public, quatre lois qui distinguent notamment :
la création de nouveaux droits ou de nouveaux délits. C’est le cas de la "loi Gayssot" (1990), qui réprime le révisionnisme, ou de la "loi Taubira" (2001), qui fait de la traite et de l'esclavage des crimes contre l'humanité ;
la reconnaissance (symbolique) d’un fait historique, comme la loi du 29 janvier 2001 - composée d’un seul article - qui reconnaît le génocide arménien de 1915 ;
ou carrément d’affirmer une vision d’un fait historique, comme le faisait l’article 4 de la loi du 23 février 2005 (aujourd'hui abrogé), qui imposait par exemple une lecture positive de la colonisation française.
Lorsque la loi Gayssot voyait le jour, en France comme à l’étranger, tout un pan de l’histoire s’ouvrait justement. Avec des historiens et des historiennes qui s’emparaient d’objets plutôt nouveaux, en cette fin des années 80, comme par exemple : la commémoration, la mémoire, et plus généralement le passé qui ne passe pas (ou qu’on reventile).
Or justement, parmi eux, des voix nombreuses et parfois célèbres (Pierre Nora, René Remond…), gronderont très vite contre ce qui restera comme “un usage politique de l’histoire” ou "une boîte de Pandore". C’est cela que vise l’adjectif “mémorielle” dans l’expression “loi mémorielle”, survenue tardivement dans la langue française et les médias en particulier. Concrètement, ces spécialistes s’exaspéraient devant une manière décomplexée de la classe politique de “normer le passé au présent”, et de tricoter l’histoire pour en célébrer la mémoire. Donc un choix, et une politique.
Une si longue fatigue commémorationnelle ?
Car histoire et mémoire ne sont pas équivalents. Et mobiliser l'histoire passée pour fabriquer de la politique via l'édification d'une mémoire est en fait bien antérieur à la loi Gayssot :
non seulement la façon de faire, depuis l’Etat et la sphère politique : dès 1880, on peut relever dans l’arsenal législatif de la toute jeune Troisième République la volonté de mettre collectivement en récit le passé. A commencer par l'héritage de 1789, pensé et actionné comme une armature collective ;
mais aussi les critiques : en 1889, déjà, au moment du centenaire de la Révolution française, on pouvait palper dans la presse française ce que l'historien des médias Laurent Bihl appellera “une fatigue commémorationnelle”.
Bientôt un siècle et demi plus tard, c’est peu dire que le rythme n’a pas molli : de commémorations en loi sur la mémoire, l’arsenal mémoriel s’est même considérablement renforcé, densifié, et élargi, au fur et à mesure des textes adoptés. Et ainsi jusqu’à cette promesse du 20 septembre 2021 d’une nouvelle loi destinée à reconnaître l’abandon des harkis à leur sort après la fin de la guerre d’Algérie.
Alors que près de 200 000 hommes avaient choisi de servir la France contre l’armée de l’indépendance, Paris n’en évacuera que 40 000, à quoi on estime qu’il faut ajouter encore quelque 40 000 autres harkis qui parviendront à rejoindre le sol français - souvent pour y être enfermés, humiliés, déshonorés. Mais faut-il encore dire "choisir", quand on lit Alice Zeniter et son subtil roman L'Art de perdre ? Une formidable fresque puisée dans ses propres questions, et tant de silences qui entouraient ce grand-père, Ali, ce héros défait de 39-45 : "Pourquoi l'Histoire avait-elle fait de lui un "harki"?", s'interrogeait l'autrice, en quatrième de couverture. “Il n’y a pas plus obscur qu’un blanc”, disait Georges Perec, et à la page 60, la narratrice d’Alice Zeniter cherchait encore :
Choisir son camp n'est pas l'affaire d'un moment et d'une décision unique. Peut-être, d'ailleurs, que l'on ne choisit jamais, ou bien moins que ce que l'on voudrait. Choisir son camp passe par beaucoup de petites choses, des détails. On croit n'être jamais en train de s'engager et pourtant, c'est ce qui arrive.
Mais le 1er novembre 1954, un tout premier tract du Front de libération nationale avait annoncé : "Se désintéresser de la lutte est un crime." Et Akli, le président de l'Association des anciens combattants dans le roman, avait murmuré : "Mais alors... on se serait battu pour rien ?" Alice Zeniter nous le décrit, égorgé tôt dans la guerre, d'un "sourire kabyle" fendu au couteau, le temps d'un corps-à-corps pourtant si proche. Une médaille de la Grande Guerre était restée en équilibre sur la crête de sa plaie béante : il avait continué à toucher sa pension d'ancien combattant. Lâchés par le pouvoir colonial une fois la guerre d’Algérie terminée, en 1962, ils seront nombreux, encore, à faire l’objet de massacres.
Emmanuel Macron a décidé de décorer un officier français qui a désobéi à sa hiérarchie pour évacuer en France plusieurs centaines de combattants harkis, en danger de représailles.• Crédits : Jean-Louis Swiners - Getty
Sauf que ces massacres seront largement refoulés. En France, où les harkis seront pour la postérité des factotums dans une guerre perdue ; et en Algérie, où ils conserveront le visage de la trahison. C’est ce refoulé que visaient déjà de moindres gestes successifs, par Jacques Chirac (en 2001 et 2005) puis François Hollande (en 2016). Et c'est à ce déni encore que l’allocution d’Emmanuel Macron s’attèle comme on s'attaquerait à un sommet par la face Nord - celle de l’ombre.
Accrochage volontariste
Une loi répond-elle à un silence ? Elle fixe en tous cas un récit, une trame, et un agenda politique gravé dans le processus législatif. Or ce que dénoncent les historiens qui s’opposent à cette mise en récit de l’histoire depuis quarante ans, c’est l’intrusion du politique sur le terrain historique. Tout le travail mémoriel se situe à la liaison de l’un à l’autre, via le droit, et c’est aussi pour cela que la mémoire n’est pas exactement l’histoire : c’est plutôt l’histoire retenue, et entretenue. Une cimaise volontariste donc, en même temps qu’une marie-louise et un cadre.
"La République s’est ressaisie. Elle s’est engagée sur la voie de la vérité et de la justice" a déclaré Emmanuel Macron aux combattants harkis et à leurs familles, le 20 septembre 2021.• Crédits : Jean-Louis Swiners - Getty
En décembre 2005, une pétition avait fait grand bruit, lancée par une vingtaine d’historiens de renom parmi lesquels on peut citer Pierre Vidal-Naquet, Paul Veyne, Pierre Nora, Mona Ozouf ou Marc Ferro, et bien que non-historienne, Elisabeth Badinter. Affirmant que “l’histoire n’est pas une religion”, l’initiative éclosait alors qu’un historien spécialiste de l’esclavage était sous le coup d’une procédure judiciaire. Et après une vive controverse sur la volonté de l'exécutif de légiférer sur les bienfaits de la colonisation. Le texte (toujours accessible en ligne) poursuivait ainsi :
L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant [...] Dans un État libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique.
La charge contre les lois dites "mémorielles" était explicite, et l’indignation, palpable dans le débat public en ce milieu des années 2000 : on parlait non seulement d’histoire, et de mémoire, dans les médias d’alors. Mais aussi de la différence entre les deux, et d’une volonté, chez bien des historiens, de veiller à l’étanchéité des mondes. Car dans le monde académique lui-même, à cette époque, venait récemment de paraître ce qui est resté comme “les Lieux de mémoire”. En fait, une collection, qu’on doit à l’historien Pierre Nora, qui est aussi directeur de collection depuis les années 1960, et qui a publié, entre 1984 et 1992, une série de titres chez Gallimard, comme :
La République (en 1984)
La Nation (en 1986, deux volumes)
Les France (en 1992, trois volumes)
Au-delà de cette collection restée fameuse, un “lieu de mémoire” est devenu une notion courante chez les historiens, à partir de la fin des années 1970. Lorsque Pierre Nora, déjà, postulait qu’on pouvait s’emparer d’un monument, d’un événement, d’un lieu, d’un symbole, d’une devise aussi bien que d’un musée par exemple, pour en faire l’étude, et l’approcher au fond comme une institution :
Un objet devient lieu de mémoire quand il échappe à l'oubli, par exemple avec l'apposition de plaques commémoratives, et quand une collectivité le réinvestit de son affect et de ses émotions.
L'Etat qui travaille la mémoire (et vice versa)
Dès 1978, Pierre Nora mettait en garde contre une tendance à ce que l’histoire s’écrive désormais sous la pression des mémoires collectives. Et donc, au passage, de bien des revendications. Ces lois qui entendent réparer, et combler une béance, semblent aujourd'hui directement dans sa cible. Entre-temps, sa dénonciation de l’usage politique de la mémoire, et aussi des blessures des uns et des autres, a conservé un large écho dans le monde historien. Sauf qu’en 2013, c’est bien un historien, Marc-Olivier Baruch, qui a pris un contre-pied : il estimait justement que voir l’Etat s’approprier la mémoire, et plus encore l’envisager, s'y confronter, et y répondre, n’avait somme toute rien d’aberrant.
Lui-même historien spécialiste de l’Etat (et en particulier du régime de Vichy) et lecteur de travaux venus du droit, c’est ainsi en s’intéressant à l'élaboration des politiques dites “mémorielles” du point de vue de la fabrication de l’action publique, qu’il a pris à rebrousse-poil un vaste concert de critiques. En regardant d’abord comment ces lois se produisaient, avant d’étriller comment la mémoire se fabriquait, Baruch (qui est aussi énarque) a publié Des lois indignes ? Les historiens, la politique, et le droit, un essai très décalé dans son domaine, qu’il était venu présenter dans Les Matins de France culture, le 2 janvier 2014 :
Pour Marc-Olivier Baruch, les historiens qui s’inscrivent dans la tradition ouverte par Pierre Nora avec ses Lieux de mémoire (qui ont fait bien des petits), n’étaient finalement pas loin de reproduire ce qu’ils reprochaient aux politiques : s’approprier une lecture de l’histoire. Or, lui, revendiquait alors d’articuler plusieurs fonctions sociales distinctes (la politique, l’histoire, le droit), avec, chacune, “leur rhétorique, leur logique et leur moteur”.
Œufs de mouche et toile d'araignée
Lors de son passage sur France Culture, il étrillait notamment une forme de huis clos chez les historiens vent debout contre d’autres lectures de l’histoire, y compris politique, revendiquant de ne pas céder à une forme d’indignation professionnelle :
Ce ne serait pas mal qu’on sache aussi, quand on est historien contemporain notamment, comment fonctionnent ces autres disciplines. Voltaire disait de Marivaux qu'il pèse des œufs de mouche dans une balance en toile d'araignée : le droit est une discipline fine, qu’il faut regarder finement, et pas à la tronçonneuse ou à la pétition bulldozer.
Marc-Olivier Baruch préférait par exemple replonger aux origines de la loi Gayssot. Qui était donc venue, en 1990 et sur le terrain de la liberté de la presse, encadrer ce qu’il serait désormais possible ou impossible de déclarer relativement à la Shoah.
Revenir sur cette genèse consiste en fait à exhumer un contexte bien particulier, que beaucoup ont oublié. Et qui permet, aujourd’hui, de prendre la mesure de ce qu’il était encore possible alors de dire (ou lire) dans la presse. C’est d’abord pour répondre à cette problématique que plusieurs gouvernements de bords différents se sont mis à plancher sur ces questions, faisait valoir Marc-Olivier Baruch, citant Charles Pasqua avant Jean-Claude Gayssot.
1978 : l'interview d'un commissaire aux questions juives
Pour palper la violence à laquelle il s’agissait aussi de faire face, on peut revenir à cette anecdote, édifiante, que relatent plusieurs historiens, spécialistes de la mémoire comme de Vichy : en 1978, un journaliste de L’Express était allé trouver, en Espagne où il s'était replié, l’ancien commissaire aux questions juives, sous Vichy, de mai 1942 à février 1944 : Louis Darquier de Pellepoix. C’est lui notamment qui avait organisé, et parachevé, la rafle du Vel d’hiv, en juillet 1942. Et le voilà qui répondait ainsi, trente-quatre ans plus tard, à Philippe Ganier-Raymond, journaliste français. Dans L'Express, cet entretien avait été titré “A Auschwitz on n’a gazé que les poux” :
L’Express : Monsieur, il y a tout juste trente-six ans, vous avez livré aux Allemands 75 000 hommes, femmes et enfants. Vous êtes l’Eichmann français.
Louis Darquier de Pellepoix : Qu’est-ce que c’est que ces chiffres ?
L’Express : Tout le monde les connaît. Ils sont officiels. On les trouve aussi dans ce document. (Je lui montre, ouvert à la bonne page, le Mémorial de la déportation des Juifs de France, de Serge Klarsfeld.)
Louis Darquier de Pellepoix : J’en étais sûr : un document juif. Et re-voilà la propagande juive ! Bien entendu, vous n’avez rien d’autre à me montrer que des documents juifs. Et pour cause : il n’en existe pas d’autres.
L’Express : Oh, que si ! Des centaines, des milliers d’autres, qui n’ont pas été inspirés par les organisations juives…
Et puis, plus loin :
Louis Darquier de Pellepoix : Oui, on a gazé, à Auschwitz... on a gazé des poux.
L'Express, dans son édition du 20 octobre 1978, avec l'interview de Louis Darquier de Pellepoix.
Marc-Olivier Baruch rappelle l’émotion alors, et la consternation devant l’impuissance légale :
Dans une société démocratique, le droit pénal est d’interprétation stricte. Et donc il faut que la loi elle-même soit précise. La loi de 1990 est venue parce que le prédécesseur, dans un autre genre, de Dieudonné, Claude Autant-Lara, qui a quand même fait quelques grands films, a des propos immondes sur Simone Veil et sur les chambres à gaz.
Ce matin-là sur France Culture, Marc-Olivier Baruch s’était un peu étranglé. Et abstenu de rapporter ces propos qui remontent à 1989 et une interview au magazine Globe. On doit pourtant à cet épisode l'origine véritable de ce qui deviendra “la loi Gayssot”, à peine un an plus tard. A l’époque, tous les médias s'étaient indignés devant cette interview du cinéaste :
L'Express, dans son édition du 20 octobre 1978, avec l'interview de Louis Darquier de Pellepoix.
Marc-Olivier Baruch rappelle l’émotion alors, et la consternation devant l’impuissance légale :
Dans une société démocratique, le droit pénal est d’interprétation stricte. Et donc il faut que la loi elle-même soit précise. La loi de 1990 est venue parce que le prédécesseur, dans un autre genre, de Dieudonné, Claude Autant-Lara, qui a quand même fait quelques grands films, a des propos immondes sur Simone Veil et sur les chambres à gaz.
Ce matin-là sur France Culture, Marc-Olivier Baruch s’était un peu étranglé. Et abstenu de rapporter ces propos qui remontent à 1989 et une interview au magazine Globe. On doit pourtant à cet épisode l'origine véritable de ce qui deviendra “la loi Gayssot”, à peine un an plus tard. A l’époque, tous les médias s'étaient indignés devant cette interview du cinéaste :
A l’âge de 88 ans, Autant-Lara, qui se réclamait d’une vision partagée par “des millions de Français”, avait notamment déclaré dans Globe :
Oh ! [Simone Veil] joue de la mandoline avec [la Shoah]. Mais elle en est revenue, hein ? Et elle se porte bien... Bon, alors quand on me parle de génocide, je dis : en tout cas, ils ont raté la mère Veil !
Ou encore :
Je suis au FN car c'est malheureusement le seul parti qui fasse un peu de travail de défense de la France, de la francité et de la culture nationale... La gauche actuelle étant dominée par la juiverie cinématographique internationale, par le cosmopolitisme et par l'internationalisme.
Alors que Georges-Marc Benamou, à la tête de Globe, lui demandait s'il était "pour le révisionnisme", Autant-Lara répondait encore :
Oui, évidemment. Quand on regarde les choses d'un peu près, on voit bien qu'on est bourré d'histoires, de mensonges... Auschwitz... Le génocide, on n'en sait trop rien. Le prétendu génocide... Personne ne parle du génocide des Indiens par les Américains. N'est pas génocide qui veut !
Ce sont ces propos, et l’impossibilité technique, pénale, dans l’état de droit, de les combattre, qui fut à l’origine de la première loi dite “mémorielle”. Mais c’est à 1972 qu’il faut remonter pour voir la toute première loi votée, sous l’impulsion de René Pleven et Jacques Chaban-Delmas, et à l’unanimité à l’Assemblée nationale, contre le racisme. C’était la toute première fois qu’on pouvait légalement punir les injures racistes. On venait tout juste de localiser Klaus Barbie en Bolivie. Il faudra encore attendre quinze ans pour le voir au tribunal.
21/09/2021
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