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Cimetière d'enfants de harkis au camp de Rivesaltes : quatre caisses d'ossements retrouvées

Le carré musulman du cimetière Saint-Saturnin à Rivesaltes. © Maxppp - MICHEL CLEMENTZ

Cinq mois après la découverte d'une soixantaine de tombes vides dans l'ancien camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), les descendants de harkis ont été informés début avril que des ossements ont été découverts au cimetière Saint-Saturnin. Il pourrait s'agir des corps d'enfants disparus.

"Je me suis dit : enfin ! On va pouvoir retrouver les dépouilles de nos défunts", souffle Marie Gougache, du collectif des familles de disparus du camp, qui cherche le corps de sa sœur. En novembre, une soixantaine de tombes ont été retrouvées vides au camp de Rivesaltes. Des bébés de harkis y avaient été enterrés à la va-vite, sans sépulture, entre 1962 et 1964. Dans les années 1980, l'État a vendu le terrain au Conseil départemental. Le ministère des Armées avait alors autorisé la mairie à déplacer les ossements. La municipalité a procédé au déplacement des défunts vers l'un des cimetières municipaux, probablement dans un ossuaire, sans avertir les familles. C'est dans cet ossuaire que des ossements ont été découverts fin-février.

Plusieurs familles de descendants de harkis ont été averties début avril par les services de la ministre des Anciens Combattants Patricia Mirallès. Selon ces familles, quatre caisses d'ossements ont été découvertes au cimetière Saint-Saturnin fin février. " Rien n'est encore sûr, avertit Marie Gougache. On ne sait pas s'il s'agit des corps de nos proches. Les ossements vont être analysés dans un laboratoire spécialisé à Marseille. "

" C'est dur d'imaginer ma sœur abandonnée dans ces caisses "

Les dépouilles devraient être datées à l'aide de la technique du carbone 14" Si les dates correspondent, nous demanderons alors des tests ADN, précise Ali Amrane, né au camp de Rivesaltes et à la recherche de son frère jumeau. Il va falloir être patient. Si j'ai bien compris, il faudra attendre jusqu'à fin mai, voire début juin. "

"Je ressens une grande tristesse de savoir que les ossements sont là depuis plus de quarante ans et que les familles n'ont pas été averties, confie Marie Gougache. C'est assez dur d'imaginer ma sœur abandonnée dans ces caisses depuis si longtemps." En février lors d'une réunion d'information, le maire André Bascou avait reconnu des manquements : "Je tiens à présenter mes excuses. C'était il y a quarante ans, j'étais un jeune maire. Oui, j'aurais dû vérifier ce que mon adjoint de l'époque avait engagé. Ma grande faute est de ne pas avoir suivi de façon précise le déroulé de ces opérations."

La mairie de Rivesaltes n'a pas souhaité répondre à "ici Roussillon". Après une première rencontre avec les familles en février, la ministre des Anciens Combattants Patricia Mirallès est attendue à Rivesaltes le 28 avril. Contactée, la Préfecture des Pyrénées-Orientales promet des réponses à l'occasion de cette réunion de la fin avril.

14/04/2025

C-est-ici.gifhttps://www.harkisdordogne.com/

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