22 Octobre 2014
Cela vous a peut-être échappé !
Lors de la cérémonie du 25 septembre à Béziers.
Les propos de Robert Ménard lors de la cérémonie en hommage aux harkis ont été repris par le préfet Pierre de Bousquet.
Le décorum et la solennité de l'hommage national rendu ce jeudi (25/09/2014) à Béziers aux “harkis et autres membres des formations supplétives” étaient parfaits.
Le carré militaire du cimetière neuf de la ville a pourtant été le théâtre d'une correction, que le Préfet de Région, soulignant son devoir de réserve en période d'élections sénatoriales, a tout de même pris la peine de faire.
- Au micro, Robert Ménard, semblant submergé d'émotion, a livré un discours très personnel :
«... L'intitulé officiel de cette cérémonie est je cite : “Hommage aux harkis et aux autres membres des formations supplétives”. supplétif , quel vilain mot, et surtout quel cadeau sémantique fait à nos ennemis d'hier, qui, cinquante ans après, continuent d'insulter les harkis…
Les harkis n'étaient pas des supplétifs, ils n'étaient pas des sous-soldats, ils appartenaient à l'armée française.
Ils étaient des soldats français, combattants sur un sol français pour une cause française..."
-Prenant la suite du maire, Pierre de Bousquet, s'avançait à son tour afin de prononcer le message de Kader Arif, (Ndlr : ministre délégué aux anciens combattants).
"Mais gardons-nous de tout anachronisme"
Évoquant son devoir de réserve, le préfet de Région se fendit tout de même d'une explication de texte : "Je ne prononcerai pas de discours personnel ce matin... Merci Monsieur le maire de comprendre, j'aurais pu parler après votre discours vibrant et engagé.
Je me contenterai de lire le message du ministre. Je me permettrai néanmoins en introduction de dire un mot sur cet adjectif supplétif que vous avez dénoncé.
Peut-être, sans doute mériterait-il des guillemets... Mais gardons-nous de tout anachronisme ... Cette appellation n'était pas péjorative à l'époque, si elle l'est devenue aujourd'hui..., il nous faut comprendre supplétif comme supplémentaire, comme complémentaire, et non pas comme sous-militaire.... Depuis 1974, les harkis sont considérés comme des combattants et ils le méritent, et il n'y a pas à revenir là-dessus.
Je voulais juste faire cette appréciation toute sémantique, uniquement sémantique, avant de lire le message en hommage aux harkis et aux autres membres des formations dites, supplétives."
Loin d'être anodine, la précision n'aura pas occulté la force d'un hommage rendu dans un contexte national et international particulier. Chacun ayant en tête la fin tragique d'Hervé Gourdel, otage français décapité en Algérie. En témoigne, la minute de silence demandée par le président départemental des harkis de l'Hérault. Un silence dédié : "À tous ceux qui sont tombés en Algérie pendant cette guerre, sans oublier bien sûr cet homme abattu lâchement par des barbares."
“Barbares”, un terme qui se sera passé de toute précision sémantique.
26/09/2014
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