8 Décembre 2014
La rue dédiée à la fin des combats en Algérie devrait être rebaptisée "Commandant Hélie de Saint-Marc.
Le 11 décembre prochain, Robert Ménard va, une nouvelle fois, créer la polémique. Ce jour-là, à l'occasion du conseil municipal, Odette Dorier, élue Front national de la majorité, sera chargée de proposer un changement de dénomination de voie.
Un dossier qui aurait pu être des plus anodins s'il ne s'agissait pas de la rue du 19 mars 1962 . Située perpendiculairement au boulevard Jules-Cadenat, près du centre hospitalier, elle porte le nom qui est le sien depuis une délibération prise le 12 novembre 1979.
De la Résistance au “putsch”
Résistant, déporté à Buchenwald, Hélie de Saint-Marc intégra Saint-Cyr après la guerre. Il participe, ensuite, aux combats en Indochine puis on le retrouve en Algérie. Là, en avril 1961, commandant par intérim le 1er Régiment étranger de parachutistes, Hélie de Saint-Marc prend part avec ses hommes au putsch des généraux. L’opération ayant échoué, il se constitue prisonnier. Jugé, Hélie de Saint-Marc est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Il passera cinq ans derrière les barreaux et sera gracié le 25 décembre 1966.
Hélie de Saint-Marc
En 1978, Hélie de Saint-Marc est réhabilité dans ses droits civils et militaires. Il est décédé le 26 août 2013.
Le premier magistrat biterrois désire, à compter du 19 mars 2015, qu'elle soit appelée rue du Commandant-Hélie-de-Saint-Marc (lire ci-dessous). Pour Robert Ménard, ce sera "rendre hommage à un héros. C'est juste un acte réparateur".
"C'est se foutre du monde"
Michel Martel, président départemental de la Fnaca Depuis son élection, le maire de Béziers n'a jamais caché son attachement et sa relation passionnelle à... l'Algérie française. Voilà donc Robert Ménard qui s'apprête à jeter un nouveau pavé dans la mare. "Faire de cette date la fin de la guerre d'Algérie, c'est se moquer de l'Histoire et c'est une insulte à la fois aux Français d'Algérie et aux Harkis", martèle-t-il en estimant que c'est entre le cessez-le-feu et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie qu'il y a eu "le nombre de victimes le plus important".
Le Fnaca réagit mal
Autant dire que les responsables de la Fédération nationale des anciens combattant d'Algérie, Maroc, Tunisie (Fnaca) ont très mal pris l'information, ce jeudi matin. "J'avale mal la couleuvre", lâche laconiquement Jean-Pierre Labeur. Visiblement abasourdi, le président du comité biterrois de la Fnaca ne trouve pas les mots pour commenter cette future décision municipale.
Michel Martel est, lui, plus virulent. "Ça ne fait pas plaisir tout ça ! C'est se foutre du monde", assène le président départemental de la Fnaca.
Le Maraussanais prévient : "Nous avons, dans quelques jours, une réunion départementale. On va en discuter et prendre des décisions". Michel Martel n'exclut pas "l'organisation d'une manifestation" si le conseil municipal de Béziers entérine sa décision. Car le 19 mars 1962 est emblématique pour tous ceux qui ont eu vingt ans dans les Aurès. Cette date marque, au lendemain de la signature des accords d'Évian, la fin des combats en Algérie.
Depuis 1963, la Fnaca l'a choisie pour rendre hommage aux victimes des combats en Afrique du Nord.
Robert Ménard a décidé, lui, de faire disparaître cette date des plans de la ville.
05/12/2014
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux