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Le préfet D. Ceaux chez les harkis, en visite à Bias (47)

C'est devant l'emplacement du lever des couleurs quotidien que la visite a débuté pour Dominique Ceaux./ photo DDM, F.P.

Conformément aux promesses du président Macron, Dominique Ceaux, préfet et président du groupe de travail sur les harkis, s'est rendu hier sur le site de l'ancien camp, à la rencontre des harkis et de leurs revendications.

Le groupe de travail sur les harkis, groupe présidé par Dominique Ceaux, préfet chargé d'une mission de service public, fait renaître une certaine forme d'espoir au sein de cette communauté qui souhaite, avant tout «la reconnaissance de l'État français», selon les mots de Boaza Gasmi, président du comité national de liaison des harkis.

Une soixantaine de personnes étaient présentes pour accueillir la délégation, de nombreux présidents d'associations ou encore des anonymes. «Je viens ici par solidarité avec ceux qui sont restés au camp. Je n'ai besoin de rien, j'ai ma vie, mon travail, ma famille et ma maison. Mais je viens pour aider les autres, ceux qui en ont vraiment besoin», explique un jeune sexagénaire.

La visite est lancée et Dominique Ceaux est à l'écoute de toutes et tous. Chacun y va de ses souvenirs, durs et désagréables pour la plupart. Le préfet est à l'écoute, questionne, se renseigne. 

On lui montre les emplacements des anciens baraquements, l'endroit du lever des couleurs, «une obligation quotidienne», ou encore l'emplacement du disjoncteur général. «Tous les soirs, à 10 heures, toutes les lumières étaient coupées. Vous trouvez normal que l'État français ait pu traiter de la sorte des soldats qui se sont battus pour lui ?». C'est à un historique du camp que Dominique Ceaux a été confronté.

Quelques anciens de la première génération sont venus à la rencontre du préfet. Là aussi, l'écoute est attentive, avec beaucoup de compassion de la part du président du groupe de travail. Et même si certains haussent un peu la voix, «ce n'est pas contre vous, Monsieur le préfet, mais surtout pour que vous vous rendiez bien compte de ce que nous avons subi…».

 

Une demande de reconnaissance et de réparation

Un dernier arrêt devant la stèle en hommage aux combattants harkis, une dernière explication de Boaza Gasmi qui résume : «C'est une reconnaissance que nous souhaitons. Nous aimons le drapeau français. Nos pères se sont battus pour lui. Nous avons tout laissé là-bas. Notre pays est ici».

Un détour par le carré musulman et ses 15 tombes d'anciens harkis nouvellement restaurées, et c'était l'heure du rendez-vous dans les locaux de la sous-préfecture avec des représentants d'associations et des personnalités civiles.

«C'est la première personnalité qui a vraiment l'air d'être à notre écoute». La réponse… fin mai.

 

Un rapport rendu fin mai

«Tous les 15 jours, nous avons une réunion de travail», explique Dominique Ceaux. «Nous travaillons à établir un bilan de ce qui a déjà été fait, de ce qui a marché, de ce qui n'a pas fonctionné. J'entends des choses dures, mais c'est normal. C'est aussi pour cela que je tiens à me rendre sur le terrain, à la rencontre de ceux qui ont vécu cette période, qui la vivent toujours pour certains. C'est sur les principes de reconnaissance et de réparation que nous travaillons. Fin mai, nous rendons notre rapport au président de la République avec nos préconisations. Ce groupe de travail était une promesse et une volonté d'Emmanuel Macron».

Pour Olivier Damaisin, député de la 3e circonscription, «il est temps que ce dossier qui traîne depuis de trop nombreuses années soit enfin clos».

Frédéric Pascaud

06/03/2018

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M
bonjour<br /> <br /> vous avez di....TRANSPARENCE !<br /> Se mot est inconnu dans le discours des représentants associations HARKIS<br /> Au suivant....rien a voir....depuis 56 ans<br /> <br /> Vive ....la Transparence...Honnêteté...Clarté.... Justice...
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H
Mesdames et Messieurs les participants au groupe de travail<br /> <br /> Pour compléter mon post ci-dessous , je voudrai juste attirer votre attention sur l'énorme responsabilité qui est la vôtre vis à vis de notre communauté .<br /> <br /> En faisant de la restriction d'information ( pas de compte rendu écrit ainsi que certains(es) l'avaient initialement promis ) vous désinformez volontairement votre communauté ce qui pourrait se retourner contre vous pour peu que l'issue de ce dossier tourne mal .<br /> <br /> En effet , peut-être le pouvoir en place vous a-t-il demandé de ne rien publier dans le but de garder la main mise sur le dossier , la désobéissance citoyenne serait alors un devoir pour vous .<br /> <br /> Imaginez un seul instant que ce même pouvoir vous " plante " et " plante " par la même occasion notre communauté , ce qui , compte tenu de l'histoire Harkie des 54 dernières années , est tout à fait plausible , même si je ne le souhaite pas , vous vous retrouveriez alors seuls avec vous mêmes car votre communauté ne vous le pardonnerait jamais .<br /> <br /> Réfléchissez bien .
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H
Bonjour<br /> <br /> Sachant qu'il y a une réunion tous les 15 jours , ne nous a-t-on pas promis une totale transparence en publiant un compte rendu après chaque réunion ?<br /> <br /> Mme Jeannette DRISS , Mr Boaza GASMI et tous les autres , avez-vous déjà oublié votre promesse ou est-ce que le dossier est déjà plié ?<br /> <br /> Réponse ... fin Mai 2018 . On en reparlera , vous verrez .
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R
On dirait que vous n’avez pas bien compris. Jeannette Driss n’est que suppléante elle n’a eu droit de siéger qu’une seule fois le 6/2/2018 quand le titulaire Serge Carel lui avait laissé exceptionnellement sa place. C’est pour ça qu’on avait eu un compte rendu de cette réunion là. Depuis c’est toujours Serge qui siège. Mesquina.
M
bonjour<br /> <br /> IMPORTANT sera le résultat du groupe de travail.....UNE LOI de réparation et reconnaissance<br /> <br /> Le camp de Bias "Centre Accueil des Rapatries Algérie" fait parti des 6 camp de transit et reclassement<br /> Les camps de la Rye ...le Larzac...ST Maurice ardoise....Rivesaltes et bourg astic...dont certain avait des cimetière d'enfants de harkis a intérieur de ces Camps....suite au passage dans ces lieux...<br /> <br /> 69 Hameaux de forestage...discipline militaire...écoles a intérieur du camp...monitrices...échec scolaire. .alcoolisme.... précarité....loin des villages ..dans des forets...<br /> <br /> Sans oublier aussi les 3 lieux ....ancienne prison désaffecte" Cognac...Nantes...citadelle Amiens<br /> et aussi les Citées accueil....Roubaix...Dreux...Châteauroux.. Narbonne...<br /> <br /> VOILA le camp de Bias..CARA..fait parti des 75 lieux de memoires en métropole
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Mémoire des camps il est inutile de rabâcher tout le temps la même chose à chacune de vos interventions. On a compris. Merci
1
C’est dans ce camp qu’une forte mobilisation existe depuis des années avec à sa tête Boaza. Les grèves de la faim de ce dernier très décidé avaient auparavant entraîné la mise en place de l’ancien G12 et récemment en 2017 une rencontre avec M.Macron et l'installation d’une commission de travail. D’où la nomination de ce préfet. On comprend ce que M.Ceaux doit donc à ce lieu qui l’a projeté dans les feux de l’actualité de la question des harkis. S’il réussit dans sa mission ça sera tout à son honneur. <br /> Nous verrons inchaAllah.
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R
La photo qui montre le préfet CEAU, qui préside la commission du G10, se recueillant avec gravité devant le lieu même où se déroulait le levé des couleurs, que subissaient chaque matin les pauvres enfants enfermés dans le camp de Bias, a une forte valeur symbolique. <br /> Ce souvenir devrait être commémoré chaque année par les plus hautes autorités comme cela se pratique pour la date du 25 septembre aux Invalides à Paris. Et ce lieu devrait aussi être visité par tous les membres de la communauté des rapatriés français musulmans harkis, les générations actuelles et futures, pour enseigner et rappeler les souffrances endurées dans ce camp. Merci à Boaza et à ses amis qui mènent depuis toujours un combat permanent contre l’oubli et pour la réparation des préjudices subis. Ce sont les dignes héritiers des révoltes de 1975.
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