11 Octobre 2016
La semaine dernière, une photo montrant une dizaine de doigts d’honneur pointés vers le monument aux morts dédié aux harkis, à Roubaix, a causé un émoi important.
Saisie, la ville de Roubaix a décidé de déposer plainte.
Cliquez sur la photo pour voir leur page Facebook
Face au monument rendant hommage aux harkis, boulevard Leclerc à Roubaix, une dizaine de majeurs dressés. Autant de doigts d’honneur injuriant la mémoire de ces soldats tombés pour la France. Il est peu de dire que la photo postée le 5 octobre dernier sur une page Facebook a causé un émoi important. Tant à Roubaix qu’ailleurs en France.
« Quand on publie une photo pareille, il y a une intention de nuire. »
« C’est une injure publique, se lamente Michel Gacem, averti par des internautes roubaisiens autant remontés que choqués. Quand on publie une photo pareille, il y a une intention de nuire. J’espère que la police retrouvera le titulaire du compte Facebook. J’aimerais entendre ses explications. »
À la mairie de Roubaix, on prend le sujet au sérieux. Margaret Connell, l’adjointe à la sécurité, a averti le commissariat de police de Roubaix. La plainte formelle doit être déposée vendredi matin sur le bureau du commissaire central. « Pour moi, on injurie les morts, dénonce Michel Gacem, élu roubaisien et fils de harki. C’est comme si on profanait une tombe. Ça met le feu aux poudres, à une époque qui n’a pas besoin de ça. Pour certains, à Roubaix, ce monument a le tort d’exister. Faire une photo pareille, c’est encore pire que si on taguait le monument. »
« C’est l’Histoire qui nous a amenés en France, pas autre chose. »
Ce post « nauséabond » (que l’auteur présente comme de l’humour) intervient un an après la découverte d’une croix gammée rose peinte sur un pan du monument. Une enquête avait été ouverte par la sûreté urbaine du commissariat de Roubaix. Selon Margaret Connell, les investigations n’ont rien donné. « Les auteurs de ces tags ont été filmés mais ils ont agi avec leurs visages dissimulés par des cagoules ».
Cette photo intervient également quelques jours après la reconnaissance par François Hollande de la responsabilité de l’État français dans l’abandon des harkis. « Je repense à mon père, dit Michel Gacem, ému. Quand il nous racontait ce qu’il avait vécu, ça nous faisait mal au cœur. C’est l’Histoire qui nous a amenés en France, pas autre chose. Je suis né dans un camp, en Lozère.
Je n’ai aucun souvenir de mon enfance. Mais la seule chose qui me reste, ce sont les paroles de mon père. Il m’a appris à combattre toute forme de discrimination. Il est inconcevable que la haine se communique de générations en générations. Laissons nos anciens se reposer en paix. »
Par Vincent Depecker Publié le 11/10/2016
*******
*******
Vous pouvez laisser un commentaire sous chaque article, en bas à gauche, dans commenter cet article.