2 Avril 2020
Adolphe Crémieux, à l’origine Isaac Jacob Adolphe Crémieux, né le 30 avril 1796 à Nîmes et mort le 10 février 1880 à Paris, est un avocat et homme politique français, dignitaire de la franc-maçonnerie, promoteur de l’Alliance israélite universelle et fondateur de l’École normale israélite orientale. Ami de l’abbé Grégoire, il a prononcé son éloge funèbre.
Il est surtout connu comme auteur du décret Crémieux d’octobre 1870 qui attribuait la citoyenneté française aux « indigènes israélites d’Algérie ».
Le décret Crémieux (du nom d'Adolphe Crémieux) est le décret no 136 qui attribue d'office en 1870 la citoyenneté française aux « Israélites indigènes » d'Algérie, c'est-à-dire aux 35 000 « juifs » du territoire. Il est complété par le décret no 137 portant « sur la naturalisation des indigènes musulmans et des étrangers résidant en Algérie » : pour ce qui les concerne, la qualité de citoyen français n’est pas automatique puisqu’elle « ne peut être obtenue qu’à l’âge de vingt et un ans accomplis » et sur leur demande.
En pratique, selon l'historien Gilles Manceron, la naturalisation n’est que rarement attribuée aux indigènes musulmans qui restent sous le régime de l'indigénat. Une loi similaire de naturalisation massive et automatique, portant cette fois sur les étrangers résidant en Algérie, est promulguée le .
Les décrets nos 136 et 137 sont pris à Tours en Conseil du Gouvernement de la Défense nationale le octobre 1870, signés d’Adolphe Crémieux (député de Paris et ministre de la Justice), Léon Gambetta (député de la Seine et ministre de l’Intérieur), Alexandre Glais-Bizoin (député des Côtes-du-Nord) et Léon Fourichon (député de la Dordogne et ministre de la Marine et des Colonies). Ils sont publiés au Bulletin officiel de la ville de Tours le novembre 1870.