11 Août 2020
L'entrevue entre Gérald Darmanin et les harkis a duré 25 minutes, ce mardi matin en préfecture d'Agen.
Le ministre de l'Intérieur a interrompu ses vacances en Lot-et-Garonne pour recevoir une délégation de trois harkis, ce mardi matin en préfecture d'Agen. Ceux-ci n'ont pas mâché leurs mots à l'égard de Gérald Darmanin, lui-même petit-ls de harki, qui les a reçus une petite demiheure et a pris beaucoup de notes.
25 minutes top chrono. C'est le temps qu'a accordé ce mardi matin Gérald Darmanin à trois représentants des harkis du Lot-et-Garonne qu'il a reçu en préfecture d'Agen, le ministre de l'Intérieur interrompant pour l'occasion les vacances qu'il passe cette semaine dans une petite commune du nord-est du département. Parmi les harkis reçus se trouvait André Azni. "Je peux vous dire que 25 minutes ça passe vite, heureusement que nous nous étions réparti les rôles", explique le président de l'Association Les Harkis et leurs Amis .
"Pour ma part, j'ai laissé éclater ma colère, faisant part au ministre de notre mécontentement car le président de la République, Emmanuel Macron, n'a pas tenu ses promesses à notre égard. Et pourtant, il n'y a pas que des questions d'argent. Il y a des choses faciles à mettre en place, comme la reconnaissance." Pour André Azni, elle passerait par un acte fort : "On veut une reconnaissance aux yeux du monde entier, en défilant par exemple le 14-Juillet sur les Champs-Elysées." Les harkis ont également demandé des précisions sur le rôle dévolu par Emmanuel Macron à l'historien Benjamin Stora. "Il nous a dit qu'il n'allait pas réécrire l'histoire, mais qu'il était là pour trouver des pistes afin que la France et l'Algérie puissent à nouveau travailler ensemble", explique André Azni.
"Sur la question financière, on a essayé de nous diviser..."
Enfin, sur la question financière, les harkis ont dit leur courroux à l'égard de la commission Darrieussecq, du nom de la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants. "Nous avions fait trois propositions. Aucune n'a été retenue. Au lieu de cela, on a certes alloué 10 millions d'euros par an aux harkis sur quatre ans, soit 40 millions, mais pour obtenir l'application de ces mesurettes, c'est un véritable parcours du combattant ! En plus, on essaie de nous diviser entre les harkis des camps et les harkis des villes. On veut que ce rapport soit corrigé", poursuit André Azni.
Durant toute l'entrevue matinale, le ministre de l'Intérieur a pris "énormément de notes", selon le président de l'Association Les Harkis et leurs Amis. "Il nous a également promis que nos demandes de rencontres avec Geneviève Darrieussecq ne resteraient plus lettre morte, comme elles l'ont été jusqu'à présent. Si on demande un rendez-vous, on l'obtiendra", se rassure André Azni. Sans faire de promesse, Gérald Darmanin, dont le grand-père maternel, Moussa Ouakid, était harki, a donc fait preuve d'écoute à leur égard. Ces derniers réclament toutefois plus que des preuves de compassion. Ils veulent des actes.
11/08/2020
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