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France-Algérie : les 22 recommandations du rapport Stora

Photo non datée de l'avocat algérien Ali Boumendjel, assassiné en 1957, et de sa femme Malika. ERIC FEFERBERG, HO / AFP

Le rapport de Benjamin Stora remis mercredi 20 janvier à Emmanuel Macron recommande la mise en place d’une commission « Mémoire et Vérité » chargée d’impulser des initiatives mémorielles communes entre la France et l’Algérie. L’historien propose que cette commission soit composée de « différentes personnalités engagées dans le dialogue franco-algérien », comme Fadila Khattabi, présidente du groupe d’amitié France-Algérie de l’Assemblée nationale, Karim Amellal, ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée, des intellectuels, médecins, chercheurs, chefs d’entreprise, animateurs d’associations…

Cette commission pourrait formuler des recommandations sur les 22 points suivants :

Commémorations. Poursuivre les commémorations, comme celle du 19 mars 1962 demandée par plusieurs associations d’anciens combattants à propos des accords d’Evian, premier pas vers la fin de la guerre d’Algérie. D’autres initiatives de commémorations importantes pourraient être organisées autour de la participation des Européens d’Algérie à la seconde guerre mondiale ; du 25 septembre, journée d’hommage aux harkis et autres membres de formations supplétives dans la guerre d’Algérie ; du 17 octobre 1961, à propos de la répression des travailleurs algériens en France. A tous ces moments de commémoration pourraient être invités les représentants des groupes de mémoires concernés par cette histoire.

Témoignages. Organiser le recueil par cette commission de la parole des témoins frappés douloureusement par cette guerre pour établir plus de vérités et parvenir à la réconciliation des mémoires.

Emir Abdelkader. Construire une stèle à l’effigie de l’émir Abdelkader, qui lutta contre la conquête de l’Algérie par la France au milieu du XIXe siècle, à Amboise (Indre-et-Loire), où il vécut en exil entre 1848 et 1852. Le monument pourrait être érigé à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, en 2022.

Ali Boumendjel. Reconnaissance par la France de l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel, ami de René Capitant et dirigeant politique du nationalisme algérien, tué pendant la bataille d’Alger, en 1957. Ce geste ferait suite à la déclaration du président Emmanuel Macron concernant Maurice Audin en septembre 2018.

Disparus. Œuvrer à la publication d’un « guide des disparus » (algériens et européens) de la guerre d’Algérie, sur la base des recherches du « groupe de travail » créé à la suite de la déclaration d’amitié signée lors de la visite du président François Hollande à Alger en 2012. Ce groupe avait été mis en place pour permettre la localisation des sépultures des disparus algériens et français de la guerre d’indépendance. Il devra poursuivre son travail.

Essais nucléaires et mines. Poursuivre le travail conjoint concernant les lieux des essais nucléaires français en Algérie, réalisés entre 1960 et 1966, et leurs conséquences, ainsi que la pose des mines aux frontières.

Restes humains. Poursuivre l’activité du comité mixte d’experts scientifiques algériens et français chargés d’étudier les restes humains de combattants algériens du XIXe siècle conservés au Muséum national d’histoire naturelle.

Photo d'illustration HD

Harkis. Voir avec les autorités algériennes la possibilité de faciliter les déplacements des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie.

Oran, juillet 1962. Mettre en place une commission mixte d’historiens français et algériens pour faire la lumière sur les enlèvements et assassinats d’Européens à Oran en juillet 1962 ; entendre la parole des témoins de cette tragédie.

Cimetières européens et juifs. Encourager la préservation des cimetières européens en Algérie (travaux, entretiens, réhabilitations des tombes), ainsi que des cimetières juifs (comme ceux de Constantine et de Tlemcen).

Noms de rues. A l’instar de la mesure instaurée par le président de la République visant à donner à des rues de communes françaises des noms de personnes issues de l’immigration et de l’outre-mer, inscrire des noms de Français d’origine européenne particulièrement méritants, en particulier médecins, artistes, enseignants, issus de territoires antérieurement placés sous la souveraineté de la France.

Archives. Activer le groupe de travail conjoint sur les archives, constitué en 2013 à la suite de la visite du président Hollande en 2012. Le groupe s’est réuni à six reprises, jusqu’au 31 mars 2016. Ce groupe de travail sur les archives devra faire le point sur l’inventaire des archives emmenées par la France et laissées par la France en Algérie. Sur la base de ce travail d’inventaire, certaines archives (originaux) seraient récupérées par l’Algérie. Celles laissées en Algérie pourront être consultées par les chercheurs français et algériens. Le « comité de pilotage » pourrait proposer la constitution d’un premier fond d’archives commun aux deux pays, librement accessible.

Visas de chercheurs. La coopération universitaire pourrait, avant le règlement de la domiciliation des archives, trouver un moyen pour chacune des parties de montrer la volonté de transparence du passé commun. La France proposerait ainsi de donner chaque année à dix chercheurs, inscrits en thèse sur l’histoire de l’Algérie coloniale et la guerre d’indépendance dans un établissement universitaire algérien, la possibilité d’effectuer des recherches dans les fonds d’archive en France.

Le visa de chercheur à entrées multiples serait d’une durée de six mois, pouvant être prolongé de trois mois, ce qui correspond à une année universitaire. Le chercheur pourrait ainsi effectuer des allers-retours en fonction des besoins de sa recherche. Ce visa pourrait être renouvelable.

Afin que ces recherches puissent effectuées dans de bonnes conditions matérielles, un accord serait passé avec le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOUS) pour mettre à disposition une chambre au sein d’une cité universitaire proche des lieux d’archive dans des modalités pratiques à approfondir. Enfin, ces étudiants pourraient bénéficier pendant leur séjour en France de la même bourse d’étude que les étudiants français inscrits en thèse, au prorata de la durée de séjour.

En parallèle, des étudiants français, dans un nombre qui reste à discuter avec les autorités algériennes, devraient pouvoir bénéficier d’un visa à entrées multiples et d’un accès facilité aux archives algériennes concernant la même période.

Edition. Favoriser la diffusion des travaux des historiens par la création d’une collection « franco-algérienne » dans une grande maison d’édition. L’objectif serait de poser des bases communes aux mémoires particulières, de définir un cadre acceptable par tous, des deux côtés de la Méditerranée.

Traductions. Créer un fonds permettant la traduction du français vers l’arabe et de l’arabe vers le français d’œuvres littéraires et à caractère historique. Ce fonds pourra également prendre en charge les écrits de langue berbère.

Programmes scolaires. Accorder dans les programmes scolaires plus de place à l’histoire de la France en Algérie. A côté d’une avancée récente – ne plus traiter de la guerre sans parler de la colonisation –, il convient de généraliser cet enseignement à l’ensemble des élèves (y compris dans les lycées professionnels).

Jeunes créateurs. Aller vers la mise en place d’un office franco-algérien de la jeunesse, chargé principalement d’impulser les œuvres de jeunes créateurs (œuvres d’animation, courts-métrages de fiction, création de plate-forme numérique pour le son et l’image).

Musée. Réactiver le projet de musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, prévu à Montpellier et abandonné en 2014.

Colloque. Organiser en 2021 un colloque international dédié au refus de la guerre d’Algérie par certaines grandes personnalités comme François Mauriac, Raymond Aron, Jean-Paul Sartre, André Mandouze et Paul Ricœur.

Exposition. Organiser en 2021 au Musée national de l’histoire de l’immigration une exposition ou un colloque sur les indépendances africaines.

Gisèle Halimi. Entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, grande figure de l’opposition à la guerre d’Algérie.

Canon Baba Merzoug. Créer une commission franco-algérienne d’historiens chargée d’établir l’historique du canon « Baba Merzoug » ou « La Consulaire », ravi lors de la conquête d’Alger en 1830 et installé à l’arsenal de Brest, et de formuler des propositions partagées quant à son avenir, respectueuses de la charge mémorielle qu’il porte des deux côtés de la Méditerranée.

20/01/2021

 

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B
Bonjour,<br /> <br /> Le Rapport Stora a oublié l'Armée d'Afrique, le massacre du 8 MAI 1945 à Sétif, les fameux télégrammes de Joxe et Mesmer, du 12 mai 1962.<br /> <br /> Les ordres du désarment, l'abandon et du massacre et la politique de relégation dans les camps de la honte<br /> <br /> Oui la France a interné les familles de Harkis dans des camps pendant 30 ans.<br /> <br /> Le problème harki est Franco-français il est FF
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R
M. Guerroui le fait d'avoir été décoré avec d'autres après la commission Ceux ne vous autorise pas à ecrire : "Le problème harki est Franco-français il est FF"<br /> Faux ! Vous reprenez la position et la propagande du pouvoir algérien qui est un piège. Non ! les 150000 Harkis ont été désarmés, abandonnés et non protégés par le gouvernement de de Gaulle qui ne voulait pas de leur presence en métropole mais ils ont été torturés et massacrés par le FLN ainsi que leurs familles. Un crime contre l'humanité commis par le nouveau pouvoir algérien pas par la France. Par contre, pour les rescapés qui ont été enfermés dans des camps ce problème incombe à la France qui doit le réparer. Merci de rectifier.
R
"Harkis. Voir avec les autorités algériennes la possibilité de faciliter les déplacements des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie."<br /> C'est tout ce qu'il a trouvé le Stora amis des algériens dont il cite 'es noms dans son rapport ? <br /> Il nous prend pour des demeurès avec cette question qui n'est plus d'actualité. Une miette consentie pour les Harkis. Incorrect et inadmissible. On veut encore cacher cette histoire dérangeante pour les deux pouvoirs.
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1
Il fallait s'y attendre ! Certains avaient dès le départ émis des réserves ici sur harkisdordogne qui se justifient aujourd'hui. <br /> Voilà un rapport qui n’apporte rien d’original sauf à répéter ce qui a déjà été écrit, évoqué ou qui existe déjà comme la journée commémorative du 25 septembre des supplétifs harkis ou la commémoration même contestée du 19 mars 1962. On est dans des généralités et il n’y a rien de précis comme par exemple le fait de réclamer une commission mixte d’historiens. <br /> Beaucoup de points sont critiquables du rapport de Benjamin Stora qui n’est pas un vrai historien sauf à s’être spécialisé au cours de ces nombreuses années sur l’Algerie car il est concerné en tant que natif de ce pays au sein d’une famille juive de Constantine.<br /> On peut constater qu'il est préoccupé par l'immigration quand il écrit : « qu’une grande partie des enfants de l’immigration, sont originaires, précisément, du Maghreb".<br /> D’autre part, concernant Abdelkader l'Emir n’a jamais demandé que les corps des membres de sa famille ou de sa tribu enterrés à Ambroise soient rapatriés en Algérie. Il en est de même, pour ceux décédés à Toulon ou à Pau où il était en détention avant d’être transféré à Ambroise. Il n’a pas non plus demandé qu’une stèle ou une statue soit érigée en son honneur. Par contre, enseigner l’histoire et la vie de cet éminent personnage oui.<br /> Autre erreur c’est de proposer l’entrée au Panthéon de l’avocate Gisèle Halimi qui avait pris partie pour les militants du FLN notamment les poseuses de bombes. Cela ne va pas apaiser la mémoire du côté des civils Pieds Noirs et des familles des victimes de ces attentats.<br /> Autre point, c’est l’absence de l’évocation du terrible drame des Harkis survenu après les Accords d'Evian et du cessez le feu de Mars 1962 qui interdisaient les exactions mais qui ne furent pas respectés. Les chiffres de l’Etat major français donnent le nombre de 150000 Harkis désarmés, abandonnés qui furent massacrés par le FLN auxquels il faut ajouter l’assassinat de membres de leurs familles. Sans aucune forme de justice ils ont été torturés, lynchés, brûlés et leurs femmes et leurs filles violées et tuées. Là il y a certes un travail à faire. Sans oublier les rescapés qui furent enfermés dans des plusieurs camps à leur arrivée en France.<br /> Enfin, tant que le pouvoir algérien issu d’un clan du FLN qui s’était imposé en 1962 par les armes et par le sang reste en place, la réconciliation mémorielle aura du mal à intervenir. En effet, sa seule justification c’est de tirer sa légitimité de la guerre d’Algérie et du colonialisme. C’est sur cette base qu’il se maintient après avoir confisqué l’indépendance et privé les algériens de liberté depuis 59 ans. Le régime actuel est rejeté par tout un peuple comme on l'a vu avec le mouvement du Hirak qui a fait sortir dans les rues avant le covif des dizaines de millions d'algeriens qui sont prêts à recommencer.
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