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Le recteur de la Grande mosquée de Paris renonce à venir au Mémorial du camp de Rivesaltes (66)

( Dès le lundi 29 janvier 2024 au matin Jean-Pierre Behar avez réagi à la visite du recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz ici )

Vous avez dit : Un rendez-vous avec l'histoire ?
Vous avez dit : Un rendez-vous avec l'histoire ?

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Le camp de Rivesaltes a accueilli au cours de sa funeste histoire des populations diverses : juifs avant la déportation, familles de harkis ou encore exilés d'Espagne.

Moins de 48 heures avant sa visite prévue ce jeudi 1er février 2024 au Mémorial du Camp de Rivesaltes, le recteur de la Mosquée de Paris a finalement renoncé face à la polémique lancée par France Harkis. Il n'assistera pas à la remise du Prix Mare Nostrum à " Histoire juive de la France ".

J’ai demandé pour sa sécurité à Monsieur le Recteur d’annuler sa venue, car il est inutile d’attiser les braises encore ardentes des ressentiments ", communiquait ce mardi 30 janvier au soir Jean-Jacques Bedu, président du Prix Mare Nostrum, la mort dans l'âme. Celui qui avait imaginé pouvoir réunir pour la cérémonie de remise du prix le recteur de la Grande mosquée de Paris, l'évêque de Perpignan-Elne et le président de la communauté juive des Pyrénées-Orientales, voit son projet s'évanouir dans la polémique.

Et elle n'est pas venue des retombées de l'actuel conflit israélo-palestinien, mais des stigmates de la guerre d'Algérie, toujours à vif, notamment dans les Pyrénées-Orientales. "Ceux qui haïssent pour des raisons historiques, finissent par haïr à tort et à travers.", commentait l'essayiste perpignanais Jean-Jacques Bedu qui, tout à sa séquence littéraire, n'a pas vu venir la réaction de France Harkis via son comité national de liaison des harkis, présidé par Mohamed Bellebou, ancien élu de la Ville de Perpignan. Ce lundi après-midi, le collectif avait vivement réagi à l'annonce de la venue de l'avocat algérien, le recteur Chems-Eddine Hafiz. Il l'avait fait en termes virulents, parlant de "mascarade", mais aussi de " profanation du devoir de mémoire ", l'intimant, puisqu'il venait au camp de Rivesaltes, à aller honorer celle des harkis qui y ont été internés... Et il avertissait de la colère qui animait son camp. 

Cette rencontre, argue au contraire Jean-Jacques Bedu, " perpétue ce " devoir de mémoire " auquel nous sommes tous profondément attachés, dans ce lieu où nos prédécesseurs, qu’ils soient Républicains espagnols, tziganes, juifs français et étrangers, Harkis, réfugiés d’Asie du sud-est, catholiques, musulmans, athées ou libres penseurs, luttaient contre la barbarie." Il lance un appel à venir célébrer la mémoire de toutes les victimes " dans la concorde " ce jeudi.

30/01/2024 

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J'espère que des personnes importantes d'associations d'harkis effectuent de temps en temps des vérifications sur la véracité de l'histoire apportée du passage des supplétifs français d'origine algérienne et de leurs familles dans ce camp de Rivesaltes. Il faut vraiment faire attention à chaque mot écrit sans précision. Une personne de l'extérieur qui ne connait pas l'histoire, ne peut pas se représenter réellement leur parcours difficile alors qu'ils étaient supplétifs français d'origine algérienne.
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N
Je voulais également préciser que la définition du mot Harkis n'était pas beaucoup précisé. Harkis = supplétif français d'origine algérienne (bien que l'Algérie était française de plus de 100 ans). Ils ont dù être dénaturalisés par la France pour reprendre la nationalité française. L'histoire est très compliqué pour quelqu'un de l'extérieur.
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N
Suite à cette polémique, je suis allée sur le site du mémorial du camp de Rivesaltes. L'histoire du passage des supplétifs français nommés harkis et leurs familles se noient dans le passage des autres arrivants sans entrer dans le détail. Une fois en site "emprisonnement des harkis de la décolonisation". Une autre fois par "un camp de transit des harkis" qui n'a duré que de 1962 à 1964. Une autre fois en lieu de formation comme tremplin à l'intégration des harkis. J'ai l'impression que la réelle histoire de leur souffrance vécue dans ce camp passe à la trappe. Si, ce n'est parce je suis fille d'harkis et m'intéresse aux histoires racontées par les uns et les autres, je ne saurais pas aujourd'hui les périodes atroces qu'ils ont vécus dans ce camp. Cette polémique sur le prix littéraire de Mr Jean Jacques Bedu, essayiste m'a permis de vouloir connaître l'histoire de ce Mémorial du camp de Rivesaltes. Ce qui se passe et ce qui se raconte du passé.
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N
Je prends des nouvelles des événements que sur ce blog. Ce que je remarque au fur et à mesure, malgré la connaissance de la création des associations d'harkis, des personnes Haut placées prennent des initiatives sans en discuter avec elles. C'est cela qui est fort dommage de nos jours. Pourtant, il y a des personnes intelligentes dans ces associations.
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B
POURQUOI LE RECTEUR DE LA MOSQUÉE DE PARIS, a renoncé à sa visite au Mémorial de Rivesaltes ?<br /> <br /> Ce qu'on ne nous dit pas :<br /> <br /> Il était prévue en lieu et place du Camp de Rivesaltes, une cérémonie intitulée « la Mémoire juive de la France » qui devait se dérouler le 1er février 2024 sur ce haut lieu de Mémoire...<br /> <br /> Soit disant "une rencontre intereligieuse entre dignitaires Juifs, Catholiques...et un recteur musulman, pas celui de Perpignan... mais comme invité d’honneur, le Recteur tant contesté de la Mosquée de Paris, qui n'est autre que C.E Hafiz , religieux et avocat Franco-Algerien...<br /> <br /> Une visite inopportune, et chahutée avant même sa tenue par des associations et des enfants de Harkis, qui ont exprimé leur colère, et ont tenu à le faire savoir par le biais du site Harkis-Dordogne, du Quotidien l'Indépendant, et dans les réseaux sociaux.<br /> <br /> La raison de cet affront vis à vis des Harkis, portait sur le mépris et l'indifférence <br /> accordés à la mémoire de nos Compatriotes, sous prétexte d'une rencontre intereligieuse, qui n'en état pas une !<br /> <br /> Pourquoi à Rivesaltes, et pas ailleurs ?<br /> <br /> Et comme bien même, cela aurait été plausible, le Recteur parisien si contesté, avait refusé d'aborder certains sujets, ou de se reccueillir devant la Stèle qui rend hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour la France, en l'occurrence les Harkis...<br /> <br /> Les organisateurs du "Prix Nostrum Mare", avait invité le Recteur à renoncer à cette visite, en invoquant comme prétexte celui d'un problème de sécurité de sa personne...<br /> <br /> Selon l'article de presse du "Quotidien Algérie-Patriotique", qui titre sous la signature de A.Nabil :<br /> <br /> "L'embuscade tendue pas les Harkis" !<br /> <br /> Or, la sécurité du Sieur Hafiz, n'a jamais été compromise, ni remise en question, il ne s'agit "que d'une parade du média Algérien", et d'un prétexte pour fuir les questions qui <br /> dérangent, à l'heure d'une réconciliation qui...se fait attendre !<br /> <br /> Plusieurs associations et descendants de Harkis, liés à cette histoire douloureuse, pointent quelques interrogations légitimes et posent une question essentielle :<br /> <br /> Pourquoi le Recteur de Paris, et pas celui de Perpignan, qui n'a pas manqué de réagir ?<br /> <br /> Le camp de Rivesaltes est devenu un lieu emblématique de l’injustice historique qui a conduit au drame et au massacre de beaucoup de harkis et de leurs familles par le FLN, au nombre de 150 000 supplétifs massacrés entre le 19 Mars et le mois de juillet 1962 !<br /> <br /> Ce Mémorial et ce camp sont aussi l’œuvre du travail acharné de beaucoup d'associations...et d’enfants de harkis. <br /> <br /> Etaient-ils invités ou associés à cette cérémonie ? <br /> <br /> Pourquoi les priver de prendre la parole pour rappeler à Monsieur le Recteur de Paris la réalité des souffrances vécues par leurs familles ?<br /> <br /> Cela ne semblait être que le dernier de ses soucis !<br /> <br /> Il semble que la réconciliation Franco-algerienne, tant attendue, semble bien loin de voir le jour...<br /> <br /> Jean Pierre Behar
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