8 Octobre 2014
Chaque année à la même époque le département de l’Ariège rend hommage en cette journée du 25 septembre aux membres des forces supplétives qui ont combattu avec l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
La cérémonie a eu lieu au monument commémoratif implanté à Ginabat (commune de Montoulieu), anciennement occupé par un «hameau forestier» de harkis, en présence de Nathalie Marthien, préfet de l’Ariège, de Fatima Mokrani vice-présidente de l’association coordination jeunesse harkis ariégeois et leurs amis, d’Augustin Bonrepaux, président du Conseil général et de nombreuses personnalités civiles et militaires.
Comme l’a rappelé Éric Donzé, maire de la commune, l’arrivée de ces vingt-cinq familles le 13 septembre 1963 a permis l’ouverture d’une nouvelle classe dans l’école du village où enseignait Monsieur Dussol, l’instituteur. «Mais depuis cette époque, il ne reste plus aucune famille à Ginabat. Cette cérémonie est l’occasion de se rappeler cette période. Ce monument reste témoin des événements. Nous avons développé autour de cette stèle un espace de vie. Et cette année l’exposition installée par l’ONAC rajoute de la symbolique à cet événement».
Fatima Mokrani a rendu hommage dans son discours à tous ceux qui avaient choisi la France, combattu à ses côtés. 150 000 d’être eux ont quitté l’Algérie. Rapidement regroupés dans 75 hameaux de forestage, cette main d’œuvre harki était la bienvenue ici en Ariège: «ils ont rencontré dans ce camp des conditions de vie difficiles. L’amertume de l’exil restait vive, on les considérait comme des traîtres, ils n’avaient vraiment d’avenir et ont souffert de ne pas été reconnu comme des Français à part entière.
Nous nous battons pour qu’ils aient cette reconnaissance morale à laquelle ils aspiraient tant. Ils ont bien mérité ces honneurs. Mais cette cérémonie n’a pas la force de guérir les blessures mal cicatrisées.
Aujourd’hui nous demandons que le président François Hollande respecte les engagements pris en 2012. Nous éprouvons le besoin de nous exprimer, et les témoignages de nos anciens sont poignants et douloureux. Après le traité d’Evian ce furent les camps de la honte, les menaces, les suicides, l’alcoolisme pour échapper aux souvenirs de ce destin dramatique (...) le 13 septembre 2014 une table ronde a eu lieu à Paris.
Nous espérons un projet de loi mémoriel permettant de réhabiliter la mémoire des harkis en France (...) au niveau du département il y a eu quelques timides avancées concernant le cimetière de Saint Jean du Falga. Quant aux emplois réservés,l'ONAC a enregistré 25 candidatures, mais pas de propositions d’embauche à ce jour, nous restons attentifs. Nous avions demandé un drapeau français pour la communauté Harki, malgré les relances de notre association, les retours sont toujours négatifs».
Madame le préfet a ensuite procédé à la lecture du message Kader ARIF, Secrétaire d’État auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire. Dans ce texte il rappelle en effet que le président de la République a reçu les organisations harkis et qu’il demande au gouvernement d’établir un plan d’action détaillé destiné à affirmer la place des harkis dans la mémoire de la République.
«Aujourd’hui il s’agit avant tout de reconnaître les fautes dont vous fûtes victimes avant d’approfondir la démarche de réparation qui vous est due. Ces pages tragiques de notre histoire pourront ainsi, non s’effacer, mais se tourner pour que s’écrive le chapitre de la justice et de la paix des mémoires. Vous êtes des exemples d’honneur et de fidélité de la Patrie».
Après le dépôt des gerbes, les hymnes et le salut aux portes-drapeaux, les personnalités ont pu visiter l’exposition de l’ONAC retraçant l’histoire des forces supplétives de 1830 jusqu’à 1962 puis leur reconversion jusqu’à nos jours.
Un document de qualité que l’ONAC Ariège entend porter à la connaissance de tous.
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux