27 Mars 2019
-L’aide de solidarité unique n’a pas convaincu l’assistance.-
Invité par Génération Harkis-Devoir de Mémoire, le directeur de l’OnacVG est venu présenter une nouvelle aide de l’État.
Près de soixante ans plus tard, la plaie n’est toujours pas refermée dans la communauté harkis de Lodève. Et ce n’est pas le dernier décret du 28 décembre dernier, créant une aide de solidarité unique pour les enfants de première génération, qui changera quoi que ce soit.
"Dès la fin de la guerre d’Algérie en 1962, et tout au long des années suivantes, des familles sont arrivées en France. Dont une centaine à Lodève, installée pour la plupart à la Cité de la gare en entrée de ville", explique Malika, la présidente de l’association Génération Harkis-Devoir de Mémoire.
Une centaine de famille de harkis à Lodève
Elle mène un travail d’information et de mémoire pour ne pas oublier la souffrance de milliers d’Algériens, déracinés, parqués dans des camps de transit dès leur arrivée sur le sol français. Avec un fort sentiment d’abandon dans leur exil.
(Commémoration de l'Abandon des Harkis)
-Dimanche 12 Mai 2019-
" Il s’est déroulé dans des conditions indignes, sans aucun suivi ni assistance. Certains enfants ont connu l’exil, d’autres sont nés ici. Mais tous ont souffert et ont été marqués par des blessures qui ne se refermeront jamais. "
Ce qu’a constaté en fin de semaine dernière Alain David, le directeur de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (OnacVG) invité de Génération Harkis-Devoir de Mémoire à venir présenter l’Aide de solidarité unique dans une salle du Peuple pleine. Une centaine de personnes était en effet venue écouter la présentation du nouveau dispositif.
Mais la réunion suscitait beaucoup de déception et de colère face aux conditions de ressources très contraignantes pour être éligible et à la lourdeur des dossiers à monter pour prétendre à une aide pouvant aller de 500 € à 10 000 €.
Très vite resurgissait une douleur toujours présente et les remarques fusaient sur un dispositif jugé inacceptable, voire humiliant : "Nous ne sommes pas des mendiants, nous sommes les oubliés de la République", déclaraient certains. D’autres évoquaient l’idée d’avoir un bureau sur Lodève pour y accueillir des permanences d’information et d’aide administrative.
Entre déception et colère
"Il y a une inégalité de traitement pour les harkis et leurs familles. Les diverses mesures relèvent toujours d’une législation et d’une mise en œuvre très particulière, laissant planer le doute sur notre qualité de citoyens à part entière", résumait, pour l’association locale, Malika.
Alors qu’on n’excluait pas, comme d’autres l’ont fait, de mener une action collective contre l’État français au sujet des conditions de vie réservées aux familles de harkis.
23/03/2019
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