2 Octobre 2019
- La suite de l'article de Louviers (25) du 27/09/2019 -
Polémique. Les supplétifs de l’armée française souhaitent organiser une nouvelle cérémonie à Louviers pour effacer l’incident du 25 septembre 2019, lors duquel la sous-préfète avait tourné les talons.
Une fois, pas deux. Les harkis de France sont remontés après le départ de la sous-préfète des Andelys, Virginie Sené-Rouquier, en pleine cérémonie d’hommage, mercredi 25 septembre 2019, à Louviers. Un bis repetita de la commémoration de 2018, lors de laquelle sa prédécesseure, Anne Frackowiak-Jacobs, avait tourné les talons au moment où Farid Moussaoui, président de l’association euroise Mémoire des harkis, tenait son discours.
Face à cette situation, les harkis souhaitent organiser une nouvelle cérémonie à Louviers.
« Cette année, j’ai fait attention »
« C’est un non-respect des autorités françaises à notre égard, estime Farid Moussaoui, toujours aussi surpris par la réaction de Virginie Sené-Rouquier. L’an dernier, l’ancienne sous-préfète avait quitté les lieux au moment où je citais le général De Gaulle, qui avait été assez dur [il l’accusait d’avoir tenu “des propos sur les Harkis pires que les mauvais jeux de mots de Le Pen”, Ndlr]. Cette année, j’ai fait attention dans mon discours. J’ai seulement parlé du désarmement et de l’abandon, deux choses qui ont été reconnues par les présidents de la République. Pourquoi cela choque-t-il quand c’est moi qui le dis ? J’ai vraiment été surpris par son départ », répond le président de Mémoire des harkis.
Pendant un temps, Farid Moussaoui a voulu boycotter la cérémonie car « certains de mes porte-drapeaux n’avaient pas digéré l’épisode de 2018 ». Mais quand François-Xavier Priollaud, maire (MoDem) de Louviers, lui a annoncé la présence de la sous-préfète, il a finalement décidé de tenir un discours plus modéré pour « apaiser les tensions ». Raté...
Depuis six jours maintenant, « mon téléphone n’arrête pas de sonner », apprécie Farid Moussaoui. Il reçoit énormément de soutiens de la part des harkis de France. À tel point qu’ils ont décidé d’organiser un nouvelle cérémonie, certainement le 9 octobre 2019.
« On doit la refaire car elle a été sabordée. Il y a aura de nouveau un dépôt de gerbes », annonce André Azni, président de l’association Les harkis et leurs amis en Lot-et-Garonne. Lui non plus ne comprend pas la réaction de la représentante de l’État. « À Bias (47), j’ai aussi parlé de désarmement, d’abandon, mais également de génocide. Mon discours est beaucoup plus fort et pourtant, toutes les autorités sont restées. Comme chaque année, d’ailleurs. Je ne vois vraiment pas ce qui a choqué dans les propos de Farid... Il doit y avoir un problème à Louviers. »
« Retrouver l’apaisement »
Contacté, le maire a estimé qu’il s’était déjà exprimé le jour même et ne souhaite pas faire de commentaire. Malgré son silence, les harkis convient la population et les autorités à se joindre à eux pour cette nouvelle cérémonie. « Nous voulons retrouver l’apaisement », explique Farid Moussaoui.
Pourront-ils compter sur la présence de l’État ? La sous-préfète, qui apprend la nouvelle par Paris-Normandie, s’étonne de ne pas avoir été mise au courant : « Je ne peux pas répondre à la demande. Ce n’est pas moi qui décide mais le préfet et les ministères. Mais il faudrait déjà que les harkis m’en parlent...»
Virginie Sené-Rouquier. en profite pour revenir sur l’incident du 25 septembre 2019. Elle estime que les premières phrases de Farid Moussaoui étaient « virulentes » et manquaient de « contextualisation. On avait l’impression que rien n’avait été fait depuis quarante ans en termes de reconnaissance. L’État était attaqué, je devais quitter la cérémonie», justifie-t-elle, tant en précisant qu’elle a tout de même regretté «ne pas avoir pu m’exprimer devant cette communauté» à l’occasion de la commémoration.
01/10/2019
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