13 Décembre 2020
Bonjour mes CHERS COMPATRIOTES,
Je m'appelle Jean Pierre Behar …
Fils de Harkis, 66 ans à ce jour…
Âgé de 8 ans au moment "du Cessez-le-Feu en 1962"....
Je suis natif quelques parts de la région de Blida…
Le contexte de l’engagement des Harkis aux côtés de l'Armée française, fait l'objet parfois de désinformation et autres qualificatifs erronés, qui m’amènent à réagir pour rétablir une vérité inspirée par la réalité des événements...
Je ne suis pas étonné de "cette supercherie historique", que je mets sur le compte des actes de tortures et d'assassinats commis contre des autochtones arabo-berbères ou musulmans par le FLN.
Comme lors des Accords d'Évian, qui ont exclu le rôle des Harkis...on tente à nouveau d'exclure ces derniers du processus de réconciliation entre la France et l'Algérie, comme pour les gommer de l'Histoire, ce qui arrange les deux parties !
Ce n'est pas la France qui a fait de certains Algériens, des Harkis...Mais le FLN, qui a poussé certains Algériens à s’armer pour défendre leurs familles et leurs biens !
Il serait trop facile de faire des Harkis, des boucs émissaires pour certains...ou des traîtres pour d'autres…
N'oublions pas que la plupart des exactions, les viols, les assassinats et les pillages, étaient commis en zones rurale là où l'armée était absente pour assurer l'ordre public…
Bien que très jeune vers l'âge 5 ans jusqu'à 8 ans, j'ai gardé dans mes yeux d’enfant...le souvenir, ou plutôt le cauchemar des cadavres, des morts, le long des routes, dans les zones rurales, les fermes isolées, là où l’armée ne pouvait être présente militairement.
Je n'ai aucune souvenance que "ces fellahs, paysans et autres agriculteurs ", devenaient Harkis par vocation, ou ambition...
Mais, simplement une réaction légitime, en bons pères de familles, de défendre ce qu'ils avaient de plus chers...leurs maisons et leurs vies !
La plupart de ces hommes et quelques dizaines de femmes (Harkettes), le sont devenu(e)s par la nécessité de protéger les biens et les personnes...contre les actes de brigandage et d’assassinats commis par les fellouzes… et "autres prétendus résistants du Fln"...
La fin justifie les moyens, et les Harkis n'ont jamais trahis personne...Même désorganisés, et armés sommairement avec des fusils de chasse, ou d'armes légères, ils ont assuré l'ordre public dans ces zones rurales, où sévissait des bandits de grand chemin, qui violaient, torturaient, pour détrousser leurs victimes...des Algériens comme eux …
Je tenais à préciser, que les conditions d’engagement et l'exil des Harkis en 1962 vers la Métropole, m’ont toujours interpellée au fur et à mesure de ma croissance d'enfant à celle d'adulte …
Du paquebot à fond de cale "du Ville d’Alger, en passant par les camps d'internement de Rivesaltes, de Bourg Lastic et son camp de transit, avant d'être regroupés dans les Hameaux de Forestage, comme Mouans Sartoux (véritables réserves indiennes entourées de grillages et de barbelés) …
Je vous laisse imaginer le moral d'un enfant de 16 ans, avec la rage au ventre...et les points serrés comme dans un état de guerre...où le déracinement a fait place à l’indifférence générale et à la discrimination…
C'est dans cet état d’esprit, que j'ai grandi et affronté les difficultés de la vie...certes en colère, mais sans la moindre haine, ni la rancune…
A l'âge de 18 ans, la colère qui grondait en moi, m'a fait rencontrer d'illustres personnages, comme M'hamed Laradji, Hachemi Bounini, le Capitaine Kheliff …
Avant de me forger l'esprit avec les grèves de la faim entamées par des illustres jeunes de la seconde génération comme Abdelkrim Klech, (paix à leurs âmes), ou les actions de révolte du courageux Ahcene Arfi...dans les années 1985/91 à Saint Laurent les Arbres…!
Ces cris de colère, m’ont entraîné sur les traces de ces compatriotes courageux, et surtout pour marcher sur les traces de mon père ce Harki, dont je suis si fier.
Son combat l'a amené là où d'autres que lui, on subi le même abandon, les mêmes humiliations et les mêmes souffrances...
Depuis plus de 40 ans, je milite modestement, mais activement comme d'autres, avec toute l'énergie qui m’habite, mais surtout cette conviction pour réhabiliter la Mémoire des Harkis, et que la reconnaissance de leurs sacrifices, ne soient pas l'enjeu d'un quelconque calcul, ni marchandage économico-politique...facilité par l'écriture "de quelques pages d'Histoire, sous la plume de la complaisance, et de la manipulation sélective …
C'est au nom du prix du sang versé par des victimes de toutes origines et de toutes confessions...que la réconciliation ne peut se faire que dans la réciprocité de l'Algérie et de la France...dès lors que chacun assume sa propre responsabilité…
Après 58 ans de luttes intestines entre des associations inefficaces, et à cause d'une bataille acharnée pour le leadership, de leurs "dirigeants autoproclamés ", et rompus qu'à leurs seuls intérêts personnels...que nous devons agir dans l'unité !
Notre Communauté a été la victime désignée de certains de ses propres prétendus représentants … animés seulement pas la discorde et les chicayas, qui nous ont amené à cette situation !
Si les pouvoirs publics sont les responsables avérés de cette situation historique, la plupart "des associations bidon rompues au clientélisme politique et à l’assistanat récurent"...
Alors que toutes les minorités se sont fondues dans la masse nationale, nous, nous n'avons pas été en mesure de faire face à l’attente des Harkis, ou de leurs aspirations les plus légitimes !
C'est la raison pour laquelle, j’ai rejoint AJIR-FRANCE pour les Harkis, pour fédérer toutes les bonnes actions avec le concours des associations les plus représentatives pour plus de crédibilité et d'efficacité !
Car, "on ne bâtit pas un édifice sur un champ de ruines, mais sur des bases solides", et où toutes les bonnes volontés auront leurs places !
Jean Pierre Behar
*******
- POUR ETRE informé des derniers articles sur harkisdordogne.com inscrivez vous : C'est ici